DCG : pourquoi le géant américain inquiète tant
Le groupe de Barry Silbert, qui est pris dans la chute de FTX via sa filiale Genesis, est de plus en plus sous pression.
Tout a commencé le 16 novembre. Ce jour-là, la société de prêts cryptos Genesis annonce le gel des retraits sur sa plateforme dont une partie des fonds est partie en fumée avec la chute de FTX (le 11 novembre).
Genesis n’est pas un petit acteur. Cette filiale de DCG gère plusieurs milliards de dollars pour le compte d’entreprises, de fonds et de plateformes. Gemini était l’une d’elles et travaillait avec Genesis pour offrir des produits de rendement à ses clients ; 8% par an.
En novembre, Barry Silbert s’est engagé à aider financièrement la filiale de son groupe afin que les retraits sur Genesis reprennent. Sauf qu’il ne s’est rien passé depuis. Les 340.000 clients de Gemini n’ont pas accès à leurs fonds évalués à presque un milliard de dollars ! 🫣
Une plainte a été déposée fin décembre contre Gemini, d’où le tweet de Cameron Winklevoss.
👉 Quel est le problème ?
Outre le fait que DCG n’a pas aidé sa filiale Genesis, on a appris, entre-temps, que Genesis avait prêté de l’argent à… DCG. Un élément que pointe justement Cameron Winklevoss. Selon lui, DCG aurait détourné l’argent des clients de Gemini.
“C’est une situation qui n’est pas sans rappeler celle de FTX avec Alameda”, pointe l’avocat Victor Charpiat.
Le but de Cameron Winklevoss est de mettre le plus de pression possible sur Barry Silbert pour qu’il recapitalise Genesis. Il lui a laissé jusqu’au 8 janvier pour le faire, sans quoi il promet que l’affaire se réglera devant les tribunaux.
L’une des cartes que Gemini pourrait jouer est celle de la proximité financière entre Genesis et DCG - échange d'argent - pour dire que c'est la même société et forcer DCG à payer. “Ca peut se tenter même si ce n’est pas simple à prouver”, souligne Victor Charpiat.
👉 DCG peut-il s’effondrer ?
Impossible à ce stade de le savoir. Ce qui est sûr, c’est que DCG ne semble pas disposer du cash suffisant sinon la situation aurait sans doute déjà été résolue.
Certains expliquent que si DCG ne peut pas payer, une autre option serait peut-être de pousser la société à vendre ses positions au sein d’une autre de ses filiales, Grayscale. Créée en 2013, cette société est tout simplement le plus gros gestionnaire d’actifs crypto de la planète (plus de 50 milliards de dollars).
“C’est leur vache à lait”, confirme le responsable d’un fonds. Mais c’est encore une option secondaire et on ignore à quel point les poches de Grayscale sont profondes.
Avant d’investir dans un produit, l’investisseur doit comprendre entièrement les risques et consulter ses propres conseillers juridiques, fiscaux, financiers et comptables.