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Gajesh Naik (EigenLayer) : "Sans la crypto, je n'aurais pas pu avoir le parcours que j'ai"

Gajesh Naik (EigenLayer) : "Sans la crypto, je n'aurais pas pu avoir le parcours que j'ai"

Gajesh Naik (EigenLayer) : "Sans la crypto, je n'aurais pas pu avoir le parcours que j'ai"Gajesh Naik (EigenLayer) : "Sans la crypto, je n'aurais pas pu avoir le parcours que j'ai"

Il n'a que 15 ans et pourtant, Gajesh Naik a déjà une solide expérience en crypto. Il est déjà passé par FTX, Solana et fait désormais partie de l'équipe des développeurs d'EigenLayer, le projet en vogue du moment. Il a accordé une interview à The Big Whale.

Même si on dit souvent que l'âge ne compte pas, vous avez déjà un parcours impressionnant à seulement 15 ans... À quand remonte votre découverte de la crypto ?

J'ai commencé à étudier le code informatique à 8 ans pendant un camp d'entraînement spécialisé chez moi en Inde. J'ai appris très vite grâce à la méthode "Scratch", une sorte de programme didactique pour les enfants. Avant de débuter le camp, je n'avais que des connaissances basiques en informatique mais c'était suffisant. Grâce à cela, j'ai commencé à coder des jeux simples de type "Candy Crush" ou de "Ping Pong".

Vous n'avez pas suivi de formation universitaire ?

Non, j'ai appris par moi-même et en fonction de ce que je trouvais comme ressource sur Internet. Après le camp d'apprentissage, j'ai commencé à apprendre des langages de programmation différents comme le C, le C++ ou encore le JavaScript. J'ai continué à perfectionner mes compétences en m'intéressant à la science des données et en lançant ma chaîne YouTube pour vulgariser ce que j'apprenais. Ce n'est qu'ensuite que je me suis intéressé à la blockchain vers mes 13 ans.

Quelle est la première blockchain qui a retenu votre attention ?

Ça a été Bitcoin. Ce n'est que par la suite que je me suis vraiment intéressé à la crypto en général en apprenant à coder en Solidity (le langage d'Ethereum). Je ne sais pas trop pourquoi mais j'ai trouvé cela assez fascinant assez rapidement. Par la suite, j'ai eu l'idée de lancer mon propre protocole de finance décentralisée.

Gaj Finance sur Polygon, c'est  bien ça ?

Exactement, c'était un protocole de finance décentralisée que j'ai lancé pendant la crise du Covid-19. J'avais du temps parce que l'école était fermée. La valeur totale du protocole a atteint les 7 millions de dollars en quelques mois, j'étais donc assez fier. Je me suis officiellement éloigné du projet vers février 2023.

En avril 2022, j'ai rejoint Solana Labs en stage.

C'est après que j'ai eu l'idée de lancer Taksh, un agrégateur de rendement avec lequel j'ai réussi à lever plus d'un million de dollars. À mon âge, seule la blockchain pouvait me permettre de lever des fonds parce que je n'avais pas le droit de signer de contrats à mon âge.

Vous avez ensuite rejoint FTX Ventures.

Oui, après le rachat de Taksh par un investisseur dont je ne peux pas révéler l'identité, j'ai commencé à côtoyer les équipes de FTX Ventures aux Bahamas à partir de juin 2022. J'ai officiellement commencé à y travailler en septembre 2022 jusqu'à novembre 2022.

J'en garde un excellent souvenir car les conditions de travail étaient vraiment optimales et les équipes très talentueuses. Il y avait absolument tout pour bien travailler, comme de grands appartements. Avec le recul, il y avait beaucoup de signes qui montraient que la croissance de l'entreprise n'était pas durable, notamment au niveau des dépenses. Mais à l'époque, je ne m'en rendais pas compte.

Au regard de votre expérience déjà bien fournie, pourquoi avez-vous choisi de rejoindre le projet EigenLayer ?

Il y a plusieurs éléments qui m'ont poussé à rejoindre l'équipe. D'abord, il y a beaucoup de personnes très diplômées chez EigenLayer avec des compétences techniques très avancées. Le fondateur Sreeram Kannan est d'ailleurs un ancien professeur de l'université de Washington. Un tiers de l'équipe a une longue expérience dans l'univers de la blockchain et ce que j'aime aussi, c'est qu'il y a beaucoup de jeunes codeurs comme moi.

Concrètement, comment expliquez-vous EigenLayer de la manière la plus simple possible ?

EigenLayer est une plateforme qui propose de partager l'économie de la sécurité. Concrètement, nous souhaitons apporter une solution de sécurité à un projet qui ne souhaiterait pas la gérer lui-même, que ce soit un protocole ou une autre blockchain. Cela pourrait débloquer de nombreuses choses dans l'écosystème, comme l'interopérabilité, accélérer l'innovation parce que les projets n'auraient plus à dépenser autant de temps et d'argent dans leur sécurité. Les possibilités économiques seront également plus importantes avec le développement du restaking. Tout cela me motive énormément, tant au niveau technique que philosophique.

Qu’est-ce qui vous passionne autant dans la crypto ?

C'est grâce à la crypto que j'apprends aussi vite parce qu'il y a toujours quelque chose de nouveau dans ce secteur, ce qui est vraiment très stimulant pour moi. Tous les jours, vous rencontrez des personnes passionnées avec une histoire intéressante. Sans la crypto, je n'aurais pas pu avoir le parcours que j'ai.

Où vous voyez-vous dans 10 ans ?

C'est une bonne question. Franchement, je ne sais pas. Je veux juste continuer à apprendre et participer au maximum au développement de l'écosystème. J'aimerais aussi aller travailler aux États-Unis. C'est là-bas qu'EigenLayer est basé. Travailler là-bas a donc plus de sens.

Comment les cryptos sont-elles perçues en Inde ?

Pour le moment, le gouvernement n'est pas très favorable au développement du secteur. Les profits sont taxés à hauteur de 30 % (comme en France, ndlr). Toutes les transactions sont aussi taxées à environ 1 % (ce n’est pas le cas en France, ndlr), ce qui n'encourage pas forcément les échanges.

L'autre point bloquant, c'est que très peu de plateformes d'échange vous permettent de retirer vos cryptos et vous ne savez pas non plus, ni n'avez de garanties, qu'elles ne les utilisent pas pour leur propre compte, donc disons que la situation pourrait être meilleure !

Personnellement, investissez-vous en crypto ?

Bien sûr ! La majorité de mon salaire y passe ! Mon portefeuille est en majorité composé de bitcoin.

Pourquoi particulièrement le bitcoin ?

Depuis plus de 10 ans, le bitcoin s'est imposé comme une sorte de valeur refuge, une monnaie de réserve pour l'écosystème crypto. Lorsque les banques américaines comme SVB ont fait faillite, les recherches en ligne concernant bitcoin ont fortement augmenté parce que c'est un actif que vous pouvez détenir vous-même sans passer par une banque et dont les transactions sont incensurables.

Personnellement, je pense qu'il y aura davantage de faillites de banques dans le futur. C'est notamment pour cela que j'achète en majorité du bitcoin.

Quels sont les autres projets que vous trouvez intéressants ?

Je pense que de nombreuses blockchains sont complémentaires. Évidemment, j'aime beaucoup Ethereum qui est la blockchain la plus décentralisée après bitcoin avec un niveau de confiance élevé et où il est facile de concevoir des applications dans le plus grand écosystème du secteur. Mais Solana par exemple est aussi intéressante parce qu'elle permet de faire des transferts très rapides. Chaque blockchain a des propriétés intéressantes qui peuvent être complémentaires.

Je trouve aussi intéressantes certaines plateformes centralisées qui ont un rôle à jouer dans l'adoption de la crypto auprès du grand public. J'ai trouvé particulièrement intéressante l'année que vient de traverser Coinbase qui a fait un travail incroyable au niveau global en gérant bien la régulation et en lançant des produits très bien conçus comme son Layer 2 Base. Brian Armstrong fait d'ailleurs partie des rares fondateurs avec lesquels je n'ai pas encore parlé !

Vous avez déjà rencontré beaucoup de monde. D'ailleurs, que connaissez-vous de l'écosystème français ?

Pas grand-chose pour être honnête si ce n'est Ledger dont j'ai beaucoup entendu parler. En revanche, je remarque que les Français sont parmi les plus actifs dans l'écosystème crypto. Quand je travaillais sur mon protocole de finance décentralisée, la majorité des premiers utilisateurs étaient d'ailleurs français. Même s'ils sont beaucoup moins nombreux que les Américains ou les Asiatiques, les Français sont assez visibles car on les retrouve un peu partout. Vous avez un écosystème très actif !

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