Brian O’Hagan (Sorare) : “Il y a eu une énorme inflation des droits d’image en 2021-2022”
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Le responsable football de Sorare revient sur la nécessité d’adapter les montants payés aux ayants droit avec les revenus générés par l’entreprise.
Comment Sorare traverse-t-il la chute des NFTs ?
Le contexte macro-économique n’est pas évident et celui de l’industrie n’est pas aussi bon qu’en 2020-2021. Néanmoins l’impact est limité pour Sorare dans la mesure où nous n’avons jamais mis l’accent publiquement sur le fait que nous étions un jeu NFT. Nos utilisateurs sont principalement des fans de sports et cela nous permet de traverser la période actuelle moins difficilement que d’autres jeux qui avaient érigé comme priorité de cibler la communauté NFT. Après, c’est sûr qu’il faut être vigilant car la période n’est pas facile, il faut avoir plus de discipline.
Êtes-vous toujours en croissance ?
Nous sommes actuellement sur un plateau en ce qui concerne les joueurs payants, avec des pics de croissance lors des grands événements sportifs. C’est notamment le cas lors de la reprise des championnats de football. C’est une bonne chose car cela confirme que nos utilisateurs sont davantage des fans de sport. Et si l’on prend le nombre total de joueurs en englobant ceux qui utilisent les modes gratuits, nous sommes en croissance.
Sorare est quand même inextricablement lié aux NFTs, à qui la faute ?
Nous n’avons jamais travaillé notre référencement autour du crypto gaming ou des NFTs. Si vous cherchez ces occurrences dans Google, vous verrez surtout des articles de médias qui nous attribuent ces termes. A contrario, on travaille pour que les pages Sorare des joueurs comme Kylian Mbappé soient bien référencées lorsqu’on tape leur nom dans un moteur de recherche. On peut y trouver ses statistiques de performance de leurs vrais matches, ça a vraiment du sens pour les fans de foot et ça n’a plus grand chose à voir avec le marché des NFTs. Nous faisons beaucoup pour reconnecter les gens avec le sport, on fait notamment gagner des expériences exceptionnelles avec les équipes lors de leurs déplacements en Ligue des champions, certains ont pu rencontrer Zinédine Zidane, etc. Pour les ayants droit et représentants de ce sport, cela a beaucoup de valeur.
Les droits d’image signés en 2021-2022 ont coûté une fortune à Sorare, comment gérez-vous cet aspect avec la ralentissement de la croissance ?
Il y a eu une énorme inflation des droits à cette période et ils ne correspondent plus à ce que nous avions anticipé pour 2023. De ce point de vue là, nous avons besoin d’un plan lié aux revenus que génèrent ces droits. Cela passe par des conversations franches avec beaucoup de détenteurs de droits, mais celles-ci étaient attendues et sont tout à fait normales. L’objectif est que le modèle fonctionne car tout le monde y trouvera son compte. Si Sorare dégage des revenus, les ayants droit aussi.