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Un phénomène unique et particulièrement captivant dans l'histoire de la finance
Comprendre - Article 2
L’impact de l’arrivée d’un ETF Bitcoin aux États-Unis
Comprendre - Article 3
Pourquoi proposer de l’exposition aux actifs numériques ?
Enjeux - Article 4
Jérôme Castille (CoinShares) : “Notre but est de retirer à l’investisseur le risque de contrepartie”
Enjeux - Article 5
Jacques Lolieux (Aplo) : “L’équipe conformité est la plus nombreuse de l’entreprise”
Enjeux - Article 6
La cartographie des acteurs du secteur
Enjeux - Article 7
Les produits disponibles en Europe
Enjeux - Article 8
États-Unis : Les yeux braqués sur l’arrivée des ETF Bitcoin
Perpectives - Article 9
Du bitcoin dans les contrats d’assurance-vie ?
Perpectives - Article 10
CGP : Des options pour chaque profil
Perpectives - Article 11
Vers qui se tourner ? 6 services à destination des CGP
Perpectives - Article 12
Sécurité : la grande exigence post-FTX
Perpectives - Article 13
Vivre l’expérience la plus complète : l’exemple de Montaigne Patrimoine
Perpectives - Article 14
Conclusion & remerciements : Les institutionnels ont besoin qu’on réponde à leurs normes

Jacques Lolieux (Aplo) : “L’équipe conformité est la plus nombreuse de l’entreprise”

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Jacques Lolieux (Aplo) : “L’équipe conformité est la plus nombreuse de l’entreprise”

Aplo, qui a levé 10 millions de dollars en 2021, est l’une des plus belles start-up issues de l’écosystème français. Elle s’adresse aux institutionnels qui souhaitent accéder à des services d’actifs numériques. Son cofondateur Jacques Lolieux souligne son très haut niveau de conformité.

Que faites-vous exactement chez Aplo ?

Nous sommes un “prime broker” enregistré en France auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF) et de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). Notre mission consiste à offrir des services d’actifs numériques aux investisseurs professionnels et aux institutionnels. On leur permet d’acheter et vendre sur les marchés, mais on peut également assurer la conservation, faire du hedging, etc. Finalement on propose tout ce que fait un prime broker classique comme Morgan Stanley ou BNP Paribas, mais adapté aux actifs numériques.

Qu’est-ce qui vous différencie d’un broker classique ?

Nous évoluons dans la même sphère, mais nous ne visons pas les clients particuliers. Là où on se distingue, c’est que nous avons des outils spécialement conçus pour les institutions financières, notamment sur la gestion des risques, le cross margin, les algorithmes, etc. Actuellement, nos ordres moyens sont de plusieurs centaines de milliers de dollars et nous visons des clients qui ont besoin de faire passer plusieurs millions. Pour vous donner une idée, l’ordre le plus gros qu’on a eu à traiter était d’un milliard de dollars. Nous avons actuellement plusieurs dizaines de millions sous gestion. 

Et d’un market maker ?

Le problème des market makers, c’est qu’ils vont chercher les actifs en OTC et cela rend leurs prix opaques. Avec Aplo, tout est transparent pour le client qui peut consulter tous les détails des opérations. C’est primordial pour un institutionnel, car il peut économiser des millions de dollars sur les ordres importants. Ensuite, notre transparence lui permet de justifier le processus d’acquisition auprès de ses propres clients. Néanmoins les market makers rendent parfois des services importants, c’est pour cela que nous sommes également connectés à eux. On veut réunir le meilleur des deux mondes.

Quels sont vos tarifs ?

Ils ne sont pas publics, mais nous facturons la gestion de compte ainsi que le volume de transactions.

Quel est l’appétit des institutionnels traditionnels pour les actifs numériques ?

Cela se mesure à deux endroits. D’une part en interne avec les recrues les plus jeunes qui souhaitent travailler sur ce type d’actifs, mais on remarque également une demande externe de la part des family offices et des banques privées qui ont des clients qui souhaitent s’exposer aux actifs numériques sans quoi ils iront voir ailleurs. Selon moi, ça signale qu’on se retrouve face à une nouvelle classe d’actifs et que beaucoup vont s’y intéresser, ne serait-ce que pour la diversification.

Qui sont vos gros clients issus du monde traditionnel ?

Si le gros de notre activité concerne pour le moment des acteurs natifs de l’univers des actifs numériques, nous avons des discussions avancées avec des grosses banques d’affaires européennes, asiatiques et nord-américaines. On discute également avec de grands gestionnaires d’actifs institutionnels.

Beaucoup d’entre eux n’ont pas une connaissance parfaite du secteur, quelles exigences ont-ils lorsqu’ils viennent vous voir ?

Les choses ont évolué. Il y a deux ans, la question principale tournait autour du prix des services, mais les événements récents (l’effondrement de la plateforme d’échange FTX en 2022, ndlr) ont déplacé la priorité sur la sécurité des fonds. Cette sécurité doit être démontré à plusieurs niveaux : résilience face aux piratages, puis vis-à-vis des fournisseurs tiers comme les plateformes d’échange. Aplo est très exigeant sur le sujet depuis longtemps. La preuve : notre dispositif nous a protégés de la chute de FTX alors que c’était l’un de nos fournisseurs.

Comment assurez-vous la conservation des actifs ?

Nous avons développé un système dans lequel nous conservons les fonds des clients. Nous ne les confions à aucun tiers. Après, deux options sont possibles en fonction de l’expertise du client : des comptes à partir desquels notre équipe technique se charge de tout exécuter avec la meilleure efficacité, ou bien des comptes ségrégués avec lesquels les clients passent leurs ordres eux-mêmes à partir de notre plateforme.

Certains clients institutionnels ont parfois besoin de dépositaires tiers indépendants, qu’avez-vous à leur proposer ?

Nous sommes en discussion avancée avec des acteurs de référence qui joueraient le rôle de dépositaires et qui offriraient nos services par dessus leur infrastructure. Nous souhaitons nous adresser à tous les clients, y compris ceux qui ont une exigence de ce type.

Comment abordez-vous le passage à la réglementation MiCA ?

Nous attendons avec impatience la promulgation de la directive européenne et sa transposition dans la loi. Mais nous fonctionnons déjà comme si le cadre MiCA était effectif, voire même comme si nous étions sous la réglementation MiFID qui régule l’ensemble des instruments financiers en Europe. D’ailleurs cela se voit dans la taille de notre équipe conformité : c’est le plus gros département dans notre entreprise qui compte une trentaine de personnes. Nous avons recruté des profils de très haut niveau, comme des anciens de la Banque centrale européenne.

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