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Jonathan Schemoul (Aleph.im) : “Une véritable IA dotée d’un libre arbitre ne pourra voir le jour qu’avec des technologies décentralisées”

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Jonathan Schemoul (Aleph.im) : “Une véritable IA dotée d’un libre arbitre ne pourra voir le jour qu’avec des technologies décentralisées”

Le réseau Aleph.im propose une infrastructure décentralisée pour développer des outils IA moins dépendants des géants du Web. Nous avons rencontré son créateur.

Qu’est-ce qu’Aleph ?

Aleph.im a été créé en 2019, avec comme but de combler un besoin : celui d'avoir un cloud décentralisé, car les smart contracts ne sont pas suffisants si l'on veut créer des applications complètes. En janvier dernier nous avons lancé Twentysix Cloud dans l’idée de séparer la partie infrastructure de nos différentes solutions à destination du public et des entreprises. Twentysix Cloud regroupe nos offres de computing, storage, VRF, indexing ou encore custom domains, tandis qu’Aleph gère l’infrastructure avec l’ensemble des acteurs indépendants qui gèrent les différents nœuds du cloud. 

En quoi votre proposition est-elle plus pertinente qu’une option centralisée ?

Nous proposons une résilience bien plus importante : si un datacenter tombe ou un bug arrive, le système redirige les requêtes. D'autre part, en cas de refus d'hébergement d'un des providers, le contenu/la puissance de calcul bouge elle aussi. Cela donne une résistance à la censure de fait. Bien sûr, pour des contenus vraiment problématiques (contenus illégaux par exemple), aucun hébergement ne sera d'accord. L'auto-hébergement reste une solution dans ce cas (avec les risques que cela comporte).

Est-ce compétitif en termes de prix ?

Actuellement, en pay-as-you-go, le prix à l’heure est équivalent à celui de AWS. Une fois la détermination du prix activée sur le réseau (par les nœuds eux-mêmes) cela sera encore plus le cas, avec une concurrence accrue entre les acteurs. Cela permettra d’atteindre des prix plus bas que la concurrence centralisée.

Comment fonctionne l’économie interne d’Aleph et comment votre token s’intègre-t-il dedans ?

Nous avons regroupé l’ensemble de nos solutions sous Twentysix Cloud afin de les différencier de la partie infrastructure (aleph.im). Actuellement il est possible de payer pour les différents produits de 2 manières :  soit en détenant du ALEPH dans son wallet, soit via notre système de Pay-As-You-Go. Le paiement s’effectue en crypto via Superfluid sur la blockchain Avalanche à la milliseconde. Nous prévoyons d’étendre notre système de Pay-As-You-Go aux stablecoins ainsi qu’aux fiat.

Le staking permet de maintenir le réseau décentralisé. Pour cela les gestionnaires de Core Channel Node doivent déposer 200.000 ALEPH sur leur wallet pour démarrer leur nœud. À partir de 500 000 ALEPH stakés sur un CCN, celui-ci fournit une récompense de staking d’environ 5% à ses délégateurs. Le staking démarre à partir de 10.000 ALEPH, sur Ethereum et n’implique pas de frais de transaction, ni de période de vesting.

Concernant les Compute Resource Node, les nœuds qui fournissent de la puissance de calcul au cloud, ceux-ci sont rémunérés entre 1200 et 1500 ALEPH par mois en fonction de leur quotient de décentralisation, de leur stabilité et de leur puissance. Nous avons procédé à un halving le 21 Mars sur les récompenses distribuées aux détenteurs de CRN.

Pouvez-vous donner quelques chiffres sur votre activité ?

Nous approchons les 100 Core Channel Nodes, c'est-à-dire 100 nœuds qui permettent de gérer et maintenir le cloud. Plus nous avons de CCN, plus celui-ci est décentralisé. Dans le même temps, nous connaissons un accroissement du nombre de Compute Resource Nodes, les nœuds qui vont fournir de la puissance de calcul au cloud et permettre de fournir des solutions toujours plus performantes. Il y a actuellement 104 millions de tokens qui maintiennent le cloud en fonctionnement dont 85 millions en staking et 19 millions par les détenteurs de Core Channel Node sur 247 millions de tokens en circulation.

Quels sont les membres les plus connus de votre réseau ?

Actuellement, notre partenaire principal est Ubisoft, que nous accompagnons sur plusieurs sujets d’infrastructure dans le gaming Web3 et qui gère depuis 2021 son propre Core Channel Node. Nous avons également accéléré notre développement auprès des étudiants au travers des associations POC d’Epitech et Kryptosphere, regroupant de nombreuses écoles et universités prestigieuses afin d’aider les étudiants à se former aux nouvelles technologies de notre cloud. 

Notre but est également de permettre à des entreprises de participer à la décentralisation du cloud en gérant leurs propres nœuds, comme c’est le cas récemment avec l’ACI, qui est l’un des fournisseurs de services les plus importants de la DAO d’Aave. Nous travaillons étroitement avec plusieurs blockchains comme Avalanche, BNB Chain ou encore Solana afin de porter nos solutions sur leurs réseaux.

Quels types de services proposez-vous aux projets évoluant dans l’IA ?

Principalement le lancement des modèles en “serverless” sur le réseau. Ils peuvent ainsi scaler facilement. Pour ceux qui ne veulent pas s'embêter à gérer leurs modèles, nous avons des API via Libertai sur plusieurs modèles. Cette API est compatible avec celle de OpenAI. Libertai est également en train de travailler à un framework de déploiement d’agents autonomes (à qui l’on peut confier une tâche et il travaillera en autonomie) qui seront lancés sous forme de machines virtuelles sur le réseau.

Pourquoi est-ce pertinent de décentraliser le fonctionnement de l’IA ?

Concernant l'IA, sa décentralisation rentre dans la même logique que la DePIN en général : Offrir un service IA robuste, résistant à la censure et agnostique. Il y a toujours une contradiction visible entre vouloir construire des dApps DeFi/GameFi/SocialFi, et de les héberger sur AWS / Google Cloud ou avec des dépendances centralisées (stockage offchain et IA propriétaire par exemple). Une IA véritablement décentralisée et open-source à l'avantage d'être sans permission, sans biais (pas de fine tuning normatif) et data private (pas de collecte sans permission). Les applications Web2 et Web3 peuvent s'appuyer sur de l'IA avec une infrastructure décentralisée pour tirer avantage de leurs produits sans être pris en otage (et leurs utilisateurs avec) par des solutions propriétaires très opaques.

Il y a aussi un besoin en IA encore assez mal compris côté blockchain. On peut l'utiliser pour simplifier l'expérience utilisateur du côté applicatif, faciliter le traitement et la livraison de données (indexation, data mining, formatage, analyse), ou automatiser des processus off/on-chain (l'usage d'agents pour les DAO, oracles, etc), et la génération de contenus en GameFi/SocialFi également.

Quelle convergence IA/Web3 anticipez-vous à l’horizon 5 ans ?

La convergence de l’IA et du Web3 permet à des IA de s’auto-répliquer et de payer pour leur propre computing. Par IA j’entend ici des agents indépendants. Une partie encore sous exploitée de cette convergence est celle avec les DAO : un ensemble d’agents pourra constituer une DAO qui paiera pour sa propre puissance de calcul, de façon décentralisée et sans intermédiaire humain.

Lorsque l’on pense aux intelligences artificielles, on imagine des êtres doués de libre arbitre avec de grandes capacités. Ce sont les IAG (intelligences artificielles générales) ou AGI en anglais. On en est encore loin aujourd’hui, mais je pense qu’une véritable IAG ne pourra voir le jour qu’avec les technologies décentralisées du web3.

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