Agoria : “Le Web3 est actuellement le dernier espace de liberté”

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L’artiste Agoria, que l’on connaît surtout pour sa musique électronique, crée des NFTs avec de l’art génératif. Il a récemment collaboré avec Ledger et on le retrouvera en 2023 dans le métavers The Sandbox.

The Big Whale : Vous êtes le premier artiste connu à avoir organisé un mint de NFTs lors d’un concert, en l’occurrence les Transmusicales à Rennes (en France). Quel est l’intérêt ? Que retenez-vous de cette expérience ?

Agoria : Honnêtement, c’était très intéressant ! Nous avons créé un site spécial sur lequel chacun pouvait récupérer un NFT généré à partir de ma musique. C’était possible de le faire soit directement via son wallet, soit via son adresse e-mail ce qui facilitait l'accès du grand public.

Je ne vais pas vous dire que tout a fonctionné parfaitement, notamment à cause de la connexion Internet. Nous avons eu des bugs, mais c’était la première fois qu'il y avait une telle expérience à cette échelle. Au total, il y a eu 250 mints (création de NFTs, ndlr), ce qui est beaucoup dans le cadre d’un festival.

Quelle est votre approche des NFTs ?

Fun, et ça permet d’en finir avec les catégorisations d'artistes que je trouve infernales. Je fais de la musique, mais aussi de la photographie, des films, je travaille avec l’intelligence artificielle, etc..

La principale force des NFTs est de permettre à un artiste de s’affranchir des codes et jugements afin de partager ses œuvres au plus grand nombre. Les NFTs ressemblent beaucoup à la musique électronique car il y a un côté universel, on peut en écouter n’importe où dans le monde, il n’y a plus besoin d’être exposé dans une galerie entre quatre murs, d'être tributaire d’un agenda et des gens qui s’y rendent.

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Du point de vue du créateur, qu’est-ce que les NFTs ont en plus ?

L’art peut être évolutif. Certains drops de NFTs permettent de voir à quoi l'œuvre ressemblera dans 10 ans. On peut l’acheter un jour et voir l'oeuvre évoluer. Pour un artiste c’est très intéressant comme approche.

Les NFTs sont-ils une partie de l’avenir de l’industrie musicale ?

L'expérience que j’ai réalisée aux Transmusicales de Rennes est incroyable car on m’a donné carte blanche. En revanche je ne crois pas aux NFTs purement musicaux. Il faut que ce soit une combinaison de plusieurs disciplines. La musique a déjà vécu sa révolution numérique.

Un NFT d'Agoria issu la collection créée pour Ledger

Certains groupes vendent des NFTs qui permettent d’accéder à des expériences, est-ce une piste intéressante ?

Beaucoup de festivals vont pouvoir produire des tickets sous forme de NFTs (ce qui existe déjà, ndlr). On pourra offrir toutes sortes de choses comme rencontrer l’artiste ou accéder à un morceau spécial.

N’y a-t-il pas un risque de surfinanciarisation de l’art ?

Je ne pense pas. Seul le temps permet d’établir une cote pour un artiste. Paradoxalement, je pense même que les NFTs vont plutôt réduire la “financiarisation” du secteur car l’artiste sait qu'il est possible de faire une simple capture d’écran de son oeuvre. C’est seulement le NFT qui a un prix.

Qu’est-ce que la philosophie Web3 pour vous ?

L’écrivain Hakim Bey a écrit que les rave parties étaient l’un des derniers espaces de libertés qu’il avait connu. En reprenant son idée, je pense que le Web3 est le dernier où tout est permis. Nous avons encore quelques années pour profiter avant qu’il ne soit récupéré.

Vous travaillez sur quels protocoles ?

Il y a une grande communauté d’artistes sur Tezos qui a l’avantage d’être depuis le début très peu consommateur en énergie. Mais j’utilise de plus en plus Ethereum depuis son passage à la preuve d’enjeu. C’est d’ailleurs sur Ethereum que j’ai accepté une collaboration avec Ledger.

Que faites-vous dans The Sandbox ?

J’ai rencontré Sébastien Borget (patron de The Sandbox) et nous avons décidé de créer une expérience ensemble. Elle va être disponible début 2023 dans un Land qui s’appellera “One Life Two Bodies”.

L’idée est que mes concerts live soient disponibles dans The Sandbox. Il y aura des clés dans The Sandbox pour aller à mes concerts et des clés dans mes concerts pour aller dans The Sandbox.

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Agoria : “Le Web3 est actuellement le dernier espace de liberté”
Publié le
Published on
December 14, 2022

Agoria : “Le Web3 est actuellement le dernier espace de liberté”

L’artiste Agoria, que l’on connaît surtout pour sa musique électronique, crée des NFTs avec de l’art génératif. Il a récemment collaboré avec Ledger et on le retrouvera en 2023 dans le métavers The Sandbox.

The Big Whale : Vous êtes le premier artiste connu à avoir organisé un mint de NFTs lors d’un concert, en l’occurrence les Transmusicales à Rennes (en France). Quel est l’intérêt ? Que retenez-vous de cette expérience ?

Agoria : Honnêtement, c’était très intéressant ! Nous avons créé un site spécial sur lequel chacun pouvait récupérer un NFT généré à partir de ma musique. C’était possible de le faire soit directement via son wallet, soit via son adresse e-mail ce qui facilitait l'accès du grand public.

Je ne vais pas vous dire que tout a fonctionné parfaitement, notamment à cause de la connexion Internet. Nous avons eu des bugs, mais c’était la première fois qu'il y avait une telle expérience à cette échelle. Au total, il y a eu 250 mints (création de NFTs, ndlr), ce qui est beaucoup dans le cadre d’un festival.

Quelle est votre approche des NFTs ?

Fun, et ça permet d’en finir avec les catégorisations d'artistes que je trouve infernales. Je fais de la musique, mais aussi de la photographie, des films, je travaille avec l’intelligence artificielle, etc..

La principale force des NFTs est de permettre à un artiste de s’affranchir des codes et jugements afin de partager ses œuvres au plus grand nombre. Les NFTs ressemblent beaucoup à la musique électronique car il y a un côté universel, on peut en écouter n’importe où dans le monde, il n’y a plus besoin d’être exposé dans une galerie entre quatre murs, d'être tributaire d’un agenda et des gens qui s’y rendent.

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L’art peut être évolutif. Certains drops de NFTs permettent de voir à quoi l'œuvre ressemblera dans 10 ans. On peut l’acheter un jour et voir l'oeuvre évoluer. Pour un artiste c’est très intéressant comme approche.

Les NFTs sont-ils une partie de l’avenir de l’industrie musicale ?

L'expérience que j’ai réalisée aux Transmusicales de Rennes est incroyable car on m’a donné carte blanche. En revanche je ne crois pas aux NFTs purement musicaux. Il faut que ce soit une combinaison de plusieurs disciplines. La musique a déjà vécu sa révolution numérique.

Un NFT d'Agoria issu la collection créée pour Ledger

Certains groupes vendent des NFTs qui permettent d’accéder à des expériences, est-ce une piste intéressante ?

Beaucoup de festivals vont pouvoir produire des tickets sous forme de NFTs (ce qui existe déjà, ndlr). On pourra offrir toutes sortes de choses comme rencontrer l’artiste ou accéder à un morceau spécial.

N’y a-t-il pas un risque de surfinanciarisation de l’art ?

Je ne pense pas. Seul le temps permet d’établir une cote pour un artiste. Paradoxalement, je pense même que les NFTs vont plutôt réduire la “financiarisation” du secteur car l’artiste sait qu'il est possible de faire une simple capture d’écran de son oeuvre. C’est seulement le NFT qui a un prix.

Qu’est-ce que la philosophie Web3 pour vous ?

L’écrivain Hakim Bey a écrit que les rave parties étaient l’un des derniers espaces de libertés qu’il avait connu. En reprenant son idée, je pense que le Web3 est le dernier où tout est permis. Nous avons encore quelques années pour profiter avant qu’il ne soit récupéré.

Vous travaillez sur quels protocoles ?

Il y a une grande communauté d’artistes sur Tezos qui a l’avantage d’être depuis le début très peu consommateur en énergie. Mais j’utilise de plus en plus Ethereum depuis son passage à la preuve d’enjeu. C’est d’ailleurs sur Ethereum que j’ai accepté une collaboration avec Ledger.

Que faites-vous dans The Sandbox ?

J’ai rencontré Sébastien Borget (patron de The Sandbox) et nous avons décidé de créer une expérience ensemble. Elle va être disponible début 2023 dans un Land qui s’appellera “One Life Two Bodies”.

L’idée est que mes concerts live soient disponibles dans The Sandbox. Il y aura des clés dans The Sandbox pour aller à mes concerts et des clés dans mes concerts pour aller dans The Sandbox.

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