Et un de plus ! Après Binance et Crypto.com, l’américain Circle va lui aussi installer son siège européen à Paris.
L’entreprise qui émet les stablecoins USDC (dollar) et EUROC (euro), dont la valeur en circulation dépasse les 36 milliards de dollars, a annoncé ce mardi avoir déposé deux demandes de licences sur le sol français. Cette stratégie doit faire de la France “une plaque tournante pour les opérations de la société”, indique la société dirigée par Jeremy Allaire.
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Le premier dossier est une demande de licence d’établissement de monnaie électronique. Circle entend ainsi se conformer à la réglementation européenne MiCA qui imposera à tous les émetteurs de stablecoins distribués sur le sol européen de disposer de ce statut à partir de 2024 (obligatoire en 2026).
Le deuxième concerne une demande pour devenir prestataire de services sur actifs numériques (PSAN). Cela lui permettra notamment de vendre directement ses stablecoins aux particuliers et aux entreprises, voire de proposer des services cryptos au public (livrets à rendement par exemple).
Circle souligne que cette demande concerne un agrément et non un simple enregistrement. À ce jour, aucune société n’a obtenu l’agrément, beaucoup plus contraignant et protecteur pour les consommateurs, qui deviendra une norme en Europe à partir de 2024 (2026 pour les acteurs déjà enregistrés). Une soixante d’entreprises disposent de l’enregistrement PSAN.
“Il faudra compter entre 8 et 12 mois pour la licence d’établissement de monnaie électronique, environ 9 mois pour l’agrément PSAN”, estime William O'Rorke, associé au sein du cabinet d’avocats ORWL, spécialisé dans le droit des technologies de rupture. “Circle prévoit certainement des délais larges car la société sera potentiellement la première entreprise à obtenir ce statut et donc à essuyer les plâtres”, souffle-t-il.
“Les efforts globaux de la France en faveur d'une réglementation des cryptomonnaies axée sur l'innovation sont louables et correspondent étroitement à la vision de Circle pour l'avenir du secteur des paiements numériques", explique Jeremy Allaire.

L’Américain espère, en outre, que les plans de croissance de son entreprise “renforceront la position de la France en tant que centre mondial de l'innovation”.
Une déclaration qui n’a pas échappé au gouvernement français, qui a été moteur dans le dossier.
“Le choix de Circle est une preuve supplémentaire que les mesures politiques du gouvernement français visant à favoriser la croissance d'un secteur des crypto-actifs innovant, conçu pour être robuste et sécurisé, portent pleinement leurs fruits”, explique le ministre délégué au Numérique Jean-Noël Barrot. “Nous sommes plus que jamais convaincus que la France dispose de tous les atouts pour devenir une référence mondiale en matière d'innovation et d'économie numérique basée sur la blockchain".
La liste des géants de la crypto qui font de Paris leur siège européen pourrait continuer de s’allonger dans les semaines qui viennent. Selon nos informations, la plateforme américaine Coinbase songerait, elle aussi, à poser ses valises dans la capitale française.