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Crypto : Hong Kong continue de souffler le chaud et le froid

Crypto : Hong Kong continue de souffler le chaud et le froid

Crypto : Hong Kong continue de souffler le chaud et le froidCrypto : Hong Kong continue de souffler le chaud et le froid

Après une série de décisions favorables au secteur (validation des ETF spots), Hong Kong semble de nouveau faire du stop-and-go sur les cryptos, notamment sur la réglementation. Un flou qui inquiète certains acteurs sur place.

En Asie, il n'y a sans doute aucun endroit aussi iconique que Hong Kong.

Installée sur une île luxuriante en face de Shenzhen (Chine continentale), la ville est aussi futuriste que dynamique avec ses imposants gratte-ciel où s'affiche tout le gratin de la finance mondiale.

À Hong Kong, on retrouve toutes les grandes banques et fonds de la planète : Citi, JP Morgan, Société Générale, etc. Et même si la Chine a clairement repris la main sur l'île, surtout depuis les manifestations de 2019 et le Covid de 2020, Hong Kong reste une place financière incontournable.

Il y a aussi depuis quelques années tout un écosystème crypto qui compte aujourd'hui plusieurs types d'acteurs :

  • Des particuliers — notamment occidentaux et chinois — qui ont fait fortune dans la crypto ; Hong Kong a accueilli ces dernières années plusieurs milliers d'investisseurs qui n'arrivaient pas à vendre leurs cryptos là où ils vivaient ou qui voulaient tout simplement profiter d'une fiscalité quasiment imbattable ; à Hong Kong, il n'y a pas d'impôts sur le capital. "Nous avons des clients d'Asie, mais aussi d'Europe et des États-Unis", confirme un banquier installé sur place.
  • Des entrepreneurs crypto ; ces entrepreneurs crypto n'ont pas forcément fait fortune, mais ils se sont installés à Hong Kong à la fois pour "la mentalité", comme me l'ont dit certains — les Hongkongais travaillent beaucoup — et pour la qualité de l'écosystème. À Hong Kong, on crée une société en quelques minutes et il y a beaucoup d'investisseurs (particuliers et fonds) pour financer des projets.
  • Des plateformes d'échange qui ont des équipes sur place. Si la régulation crypto de Hong Kong n'est pas la plus favorable (on en parle plus bas), le fait d'être installé à Hong Kong permet à une entreprise de rayonner partout dans la région ; accès commercial direct à plus de 15 pays asiatiques.
  • Des fonds crypto. En plus des fonds traditionnels, Hong Kong a vu se multiplier le nombre de fonds spécialisés dans les cryptos et les tokens comme Animoca Brands qui a investi dans plus de 300 sociétés Web3.

Globalement, l'écosystème hongkongais reste petit — quelques milliers de personnes (sur 7,5 millions) — mais il profite du fait que Hong Kong est un centre financier majeur et que le régulateur veut continuer d'attirer les talents et les capitaux.

ETF : un début compliqué

C'est notamment pour rester une place financière de premier plan que l'île a validé au printemps dernier les ETF Bitcoin et Ethereum Spot. "Le régulateur regardait le sujet depuis quelque temps et puis la décision du régulateur américain (SEC, ndlr) d’accepter les ETF Bitcoin Spot a tout accéléré", confirme un banquier basé à Hong Kong.

Lancés en avril dernier, les ETF hongkongais ont toutefois connu un démarrage poussif. Sur les quatre derniers mois, ils n'ont attiré que 300 millions de dollars d'investissement, soit 100 fois moins qu'aux États-Unis où les ETF Bitcoin Spot pèsent déjà plus de 30 milliards de dollars !

“Il y a eu un gros lancement aux États-Unis et les choses vont se développer progressivement à Hong Kong”, veut croire David Lawant, directeur de la recherche du fonds américain FalconX.

Le problème, c'est que les Chinois du continent n'ont pas accès à ces produits (officiellement les Chinois ne peuvent pas investir dans les cryptos), et les Américains sont déjà bien pourvus avec leurs propres ETF. "Je ne vois pas comment les volumes pourraient vraiment décoller", explique un banquier sur place, qui cite également le cas de l'Europe où les ETP, pourtant déjà disponibles depuis des années, n'ont pas décollé. “Il n’y a pas assez de demandes, au moins pour le moment”, confirme un market maker présent à Hong Kong.

Le sujet de la régulation

Ce manque de dynamisme vient en grande partie de la régulation qui est encore ambivalente sur les cryptos.

Le gros de la régulation a été mis en place à partir de 2022. Celle-ci concerne notamment les plateformes, qui doivent être la principale porte d'entrée sur les cryptos. “C'était très bien de faire cela, et cela a attiré beaucoup d'acteurs qui se sont retrouvés bloqués en Chine continentale, mais les choses sont plus lentes que prévu”, rembobine un investisseur crypto basé sur place.

En effet, seules 2 plateformes ont obtenu leur licence : Hashkey et OSL Digital Securities.

“C'est sans doute la licence la plus compliquée à obtenir de la planète”, explique-t-on du côté de Hashkey qui dispose de bureaux sur place.

Pour justifier cette politique, le régulateur hongkongais met en avant depuis des mois la nécessité d'aligner la crypto sur la finance traditionnelle. “Nos exigences sont équivalentes à celles que nous avons pour les banques et autres brokers”, explique-t-on du côté du régulateur, sans donner beaucoup plus de détails.

En attendant, plusieurs plateformes, et pas des moindres, ont renoncé par avance à demander la licence — comme Binance par exemple — ou ont finalement jeté l'éponge à l'image d'OKX, qui a pourtant massivement investi localement.

Selon nos informations, la 5e plateforme de la planète a dépensé près de 20 millions de dollars ces 18 derniers mois en frais de dossier.

Interrogés, plusieurs acteurs locaux s'inquiètent des conséquences de cette politique. “Le régulateur envoie un message trop négatif”, explique l'un d'eux.

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