Reading
ETF Bitcoin : comment les dossiers sont-ils préparés ?

ETF Bitcoin : comment les dossiers sont-ils préparés ?

ETF Bitcoin : comment les dossiers sont-ils préparés ?ETF Bitcoin : comment les dossiers sont-ils préparés ?

Une dizaine d’acteurs financiers américains de premier plan préparent des lancements d’ETF Bitcoin. Tous se heurtent à la difficulté de rassurer le régulateur pour lancer ces produits inédites.

La course bat son plein. Aux États-Unis, plus d'une dizaine d'acteurs sont sur les rangs pour tenter de faire approuver leur ETF Spot Bitcoin ou Ethereum.

Même si des géants de la gestion d’actifs comme BlackRock, Invesco ou Franklin Templeton ont candidaté auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme boursier américain n'en a pour le moment approuvé aucun.

Si ce sujet fait tant parler, c'est parce qu'il permettrait de grandement démocratiser l'investissement crypto et pourrait être l'un des catalyseurs de marché.

"Aujourd'hui, pour s'exposer à la crypto au comptant, les particuliers doivent passer par une plateforme d'échange ou un hardware wallet, ce qui n'est pas l'idéal en termes d’accessibilité", explique Dramane Meïté, head of product chez Hashdex. Avec un ETF Spot, les investisseurs pourraient s'exposer au Bitcoin ou à Ethereum sans avoir à en détenir directement et avec un simple compte-titres. Oui, comme pour les actions.

Tour d'horizon du processus 🚀.

👉 Pas besoin de licence réglementaire

"Contrairement à l'Europe, il n'y a pas besoin d'avoir une licence réglementaire particulière pour candidater au lancement d'un ETF Spot sur la crypto aux États-Unis", explique Townsend Lansing, head of product chez le gestionnaire d'actifs européen CoinShares, qui est récemment entré dans la course en posant une option pour le rachat de Valkyrie.

N'importe qui peut donc soumettre le formulaire de candidature "S1" auprès de la SEC pour tenter de lancer son ETF Spot.

Mais évidemment, comme le secteur des actifs numériques est encore naissant, les conditions à remplir pour proposer des ETF crypto reste encore à inventer.

👉 La SEC vigilante sur les risques de manipulation du prix

La grande différence avec une structure d'ETF classique réside dans le choix des acteurs de marché qui se chargeront de l'achat et de la vente des cryptos pour le compte des émetteurs. Et les différentes entités sur les rangs ont choisi des stratégies différentes.

Actuellement, aucune plateforme d'échanges crypto n'est enregistrée comme "National Exchange" auprès de la SEC. "C'est un problème notamment pour le suivi des données de marché nécessaire à la SEC pour identifier les potentielles manipulations de cours", poursuit Townsend Lansing.

Coinbase, choisi par BlackRock pour cette tâche (ainsi que pour la conservation), ne bénéficie donc pas de cette garantie, au contraire des marchés réglementés comme le Chicago Board Options Exchange (CBOE) ou le Chicago Mercantile Exchange (CME). Ce qui pourrait potentiellement motiver un refus du projet de BlackRock par le régulateur.

Deuxième point de vigilance : la SEC a besoin de s'assurer que la place de marché choisie soit de taille assez "significative" pour empêcher les manipulations de prix. En clair : faire en sorte que d'éventuelles tentatives de manipulation de prix opérées sur d'autres bourses n'aient aucun impact.

"Or, Coinbase ne représente que 5 % à 10 % des transactions totales du marché du bitcoin, c'est bien trop peu pour être imperméable aux variations du prix sur l'ensemble des bourses qui listent du bitcoin et participent à la formation de son prix", remarque Dramane Meïté.

👉 Hashdex compte s’appuyer sur le CME de Chicago

Hashdex a donc présenté mi-octobre à la SEC un montage où le gestionnaire d'actifs achèterait ses cryptos en passant par le Chicago Mercantile Exchange (CME), marché de référence pour l'échange des futures (à terme) et non par une plateforme crypto.

Plus précisément, l'asset manager compte utiliser son ETF bitcoin "futures" pour ensuite effectuer un échange en "spot" via des courtiers régulés par le CME.

Jusqu'ici, la SEC n'a autorisé que des ETF crypto futures (contrat à terme) au motif que la formation du prix est régulée puisqu'elle dépend du CME. Cet argument est fragile dans la mesure où le prix du bitcoin proposé sur le CME est calculé en fonction de quatre plateformes d'échanges crypto, à savoir Bitstamp, Coinbase, Kraken, itBit et LMAX Digital.

En septembre, une décision de justice a donné raison à Grayscale, qui cherche depuis plusieurs années à transformer son Bitcoin Trust en ETF Spot. Un tribunal américain a jugé "arbitraire" le refus de la SEC, qui faisait valoir que l'ETF Spot de Grayscale ne présentait pas assez de garanties pour éviter une manipulation du cours du bitcoin, alors qu'elle avait approuvé des ETF "futures" dotés du même dispositif.

Tout ce qui compte dans le Web3. Chaque semaine.
25€/mois
30 jours d’essai gratuit.
S'abonner