Faillite de la Silicon Valley Bank : quel impact pour l’industrie crypto ?

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Finance
La banque californienne, connue comme étant l'une des banques de la Tech américaine, vient de s’effondrer en deux jours. Elle détient notamment plus de 3 milliards de dollars des réserves du stablecoin USDC qui n'est autre que le deuxième plus important de la planète…

Il y a encore quelques semaines, personne, ou presque, ne connaissait la Silicon Valley Bank. Mais depuis 48 heures, on ne parle plus que d’elle : la banque californienne vient de faire faillite dans une panique extrême qui n’est pas sans rappeler la crise financière de 2008 et la chute de... Lehman Brothers.

La Silicon Valley Bank n’est pas un petit établissement bancaire. Elle a un peu plus de 200 milliards de dollars d’actifs sous gestion. Sa chute constitue la 3ème plus importante faillite bancaire de l’histoire américaine. Seules Washington Mutual (300 milliards), devenue entre temps une caisse d'épargne, et Lehman Brothers (600 milliards) constituent des faillites plus importantes.

La banque des start-up et de la… crypto

Créée il y a 40 ans, la Silicon Valley Bank, basée à Santa Clara, s’est très vite imposée comme un acteur incontournable de la Tech américaine.

Elle finance les jeunes pousses, des géants comme Shopify ou Beyond Meat, les plus gros fonds de la planète (Andreessen Horowitz notamment), et travaille avec des acteurs de la crypto... Elle gère notamment une partie de la réserve du stablecoin USDC de l’américain Circle, qui a confirmé avoir un peu plus de 3 milliards de dollars de réserve bloqués dans l’établissement.

Dès la confirmation de l’information, le 2ème plus gros stablecoin de la planète (environ 40milliards de dollars de capitalisation) a commencé à tanguer. L’USDC a momentanément perdu sa parité avec le dollar. En début de week-end, il est tombé un peu en dessous de 0,90 dollar, avant de revenir aux alentours de 0,95 dollar après que Circle a annoncé dans un communiqué que la société garantirait "quoi qu'il arrive" la valeur de son stablecoin.

Le stablecoin a fortement baissé le 11 mars avant de se reprendre (source : CoinMarketcap)

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Pour calmer les choses, les plus gros exchanges de la planète comme Binance et Coinbase ont enlevé la possibilité de vendre des USDC contre des BUSD ou des dollars. “Cette mesure cessera quand les banques rouvriront le 13 mars”, a précisé Coinbase. Suffisant pour calmer la contagion ? Pas si sûr.

Comment SBV a-t-elle implosé en 48 heures ?

Tout a commencé mercredi soir. Confrontée à une demande importante de cash de la part de ses clients, essentiellement des start-up, SVB a dû liquider en catastrophe une partie de son portefeuille de bons du Trésor américain.

La banque a vendu pour 21 milliards de dollars d’obligations, encaissant une perte de 1,8 milliard de dollars, avant d'annoncer une augmentation de capital de 2,25 milliards pour compenser la perte milliards.

Son action s'est effondrée de 60% en 24h.

Pourquoi les start-up ont-elles toutes demandé du cash ?

Avec les politiques monétaires très accommodantes de l'époque Covid, les start-up ont été inondées de liquidités qu'elles ont placées chez SVB. Cet argent a été investi par SVB dans des bons du Trésor US, c’est-à-dire des placements à très faible risque ; le “seul” risque est que les Etats-Unis fassent défaut.

Le problème, c'est que depuis deux ans, le contexte a changé Pour lutter contre l'inflation, la Fed a très rapidement remonté ses taux (actuellement entre 4,5% et 4,75%). Obtenir un prêt est désormais très cher pour les start-up qui, pour beaucoup, se sont donc retournées vers SVB pour récupérer leurs dépôts qui étaient donc placés dans des bons du Trésor…

Si les clients retirent leur argent en même temps, pas tout le monde ne pourra récupérer son dû. C'est ce qu'on appelle un "bank run". Et c’est ce qui s’est passé.

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Faillite de la Silicon Valley Bank : quel impact pour l’industrie crypto ?
Publié le
Published on
March 11, 2023

Faillite de la Silicon Valley Bank : quel impact pour l’industrie crypto ?

La banque californienne, connue comme étant l'une des banques de la Tech américaine, vient de s’effondrer en deux jours. Elle détient notamment plus de 3 milliards de dollars des réserves du stablecoin USDC qui n'est autre que le deuxième plus important de la planète…

Il y a encore quelques semaines, personne, ou presque, ne connaissait la Silicon Valley Bank. Mais depuis 48 heures, on ne parle plus que d’elle : la banque californienne vient de faire faillite dans une panique extrême qui n’est pas sans rappeler la crise financière de 2008 et la chute de... Lehman Brothers.

La Silicon Valley Bank n’est pas un petit établissement bancaire. Elle a un peu plus de 200 milliards de dollars d’actifs sous gestion. Sa chute constitue la 3ème plus importante faillite bancaire de l’histoire américaine. Seules Washington Mutual (300 milliards), devenue entre temps une caisse d'épargne, et Lehman Brothers (600 milliards) constituent des faillites plus importantes.

La banque des start-up et de la… crypto

Créée il y a 40 ans, la Silicon Valley Bank, basée à Santa Clara, s’est très vite imposée comme un acteur incontournable de la Tech américaine.

Elle finance les jeunes pousses, des géants comme Shopify ou Beyond Meat, les plus gros fonds de la planète (Andreessen Horowitz notamment), et travaille avec des acteurs de la crypto... Elle gère notamment une partie de la réserve du stablecoin USDC de l’américain Circle, qui a confirmé avoir un peu plus de 3 milliards de dollars de réserve bloqués dans l’établissement.

Dès la confirmation de l’information, le 2ème plus gros stablecoin de la planète (environ 40milliards de dollars de capitalisation) a commencé à tanguer. L’USDC a momentanément perdu sa parité avec le dollar. En début de week-end, il est tombé un peu en dessous de 0,90 dollar, avant de revenir aux alentours de 0,95 dollar après que Circle a annoncé dans un communiqué que la société garantirait "quoi qu'il arrive" la valeur de son stablecoin.

Le stablecoin a fortement baissé le 11 mars avant de se reprendre (source : CoinMarketcap)

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Comment SBV a-t-elle implosé en 48 heures ?

Tout a commencé mercredi soir. Confrontée à une demande importante de cash de la part de ses clients, essentiellement des start-up, SVB a dû liquider en catastrophe une partie de son portefeuille de bons du Trésor américain.

La banque a vendu pour 21 milliards de dollars d’obligations, encaissant une perte de 1,8 milliard de dollars, avant d'annoncer une augmentation de capital de 2,25 milliards pour compenser la perte milliards.

Son action s'est effondrée de 60% en 24h.

Pourquoi les start-up ont-elles toutes demandé du cash ?

Avec les politiques monétaires très accommodantes de l'époque Covid, les start-up ont été inondées de liquidités qu'elles ont placées chez SVB. Cet argent a été investi par SVB dans des bons du Trésor US, c’est-à-dire des placements à très faible risque ; le “seul” risque est que les Etats-Unis fassent défaut.

Le problème, c'est que depuis deux ans, le contexte a changé Pour lutter contre l'inflation, la Fed a très rapidement remonté ses taux (actuellement entre 4,5% et 4,75%). Obtenir un prêt est désormais très cher pour les start-up qui, pour beaucoup, se sont donc retournées vers SVB pour récupérer leurs dépôts qui étaient donc placés dans des bons du Trésor…

Si les clients retirent leur argent en même temps, pas tout le monde ne pourra récupérer son dû. C'est ce qu'on appelle un "bank run". Et c’est ce qui s’est passé.

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