Une vraie petite bombe. Il y a quelques jours, la société américaine DappGambl sortait un rapport choc en expliquant que 95% des collections de NFTs de la planète (un échantillon de 73.000 collections) avaient perdu l’intégralité de leur valeur. Autrement dit, tous ceux qui s’y sont intéressés, ou presque, se sont faits pigeonner 😅.
Comme souvent, l'étude a été largement reprise dans les médias - nous en parlions la semaine dernière - pour expliquer que les NFT ne sont qu'une "bulle spéculative". Mais résumer le marché des NFTs à cette seule dimension est beaucoup trop réducteur, car les NFTs, qui sont des jetons numériques uniques, sont bien plus que cela !
👉 Etre membre d'une communauté
Le terme de NFT a notamment été popularisé par les fameuses "images de singes" issues de la collection des Bored Ape Yacht Club . L'entreprise qui a imaginé la collection a alors convaincu des stars comme Justin Bieber ou Snoop Dogg d'en acheter à un prix dépassant parfois le million de dollars 🤑.
Dans le cas des Bored Ape, il faut voir ces NFTs comme une sorte de ticket d'entrée pour un club fermé. Le propriétaire du NFT peut alors profiter d'avantages tels qu'un accès à un concert, à des produits dérivés ou à un moment privilégié avec des stars.
Ce principe a également été repris par le musée d'Orsay. Depuis hier, le célèbre musée parisien propose des NFTs à un prix non-spéculatif. L'une des collections est inspirée du tableau "La Nuit étoilée" du peintre Vincent Van Gogh, distribuée en édition limitée (2300 exemplaires).
Baptisés "souvenirs digitaux", ils sont disponibles à l'achat au prix de 20 euros. Certains d'entre eux donneront accès à des avantages comme un accès à vie au musée pour 2 personnes 💫.
"Le but est de toucher un public plus jeune et plus numérique qui n'a pas forcément l'habitude de se rendre dans un musée", explique Guillaume Roux, directeur du développement et des relations internationales des Musées d'Orsay et de l'Orangerie.
Guillaume Roux souligne également que les musées ont un rôle de pionnier : "Les musées ont toujours été très critiqués. Lorsqu’ils ont créé les premiers produits dérivés d'œuvres d'art, ils ont même été accusés d'assassiner l'art ! À des siècles de distance, c'est aujourd’hui complètement intégré."
👉 Se passer d'intermédiaires
La start-up Oval3 a le sens du timing. En pleine Coupe du monde de rugby (en France), elle vient d'annoncer une levée de fonds de 2,5 millions d'euros pour développer son jeu basé sur des cartes de joueurs de rugby sous forme de NFTs.
C'est également sur ce principe majoritairement appliqué au football que la licorne française Sorare a réussi le tour de table record de 680 millions d'euros en 2021. Chaque carte est émise sous forme de NFT et possède donc sa propre rareté.
Dans ce cas-là, l'intérêt des NFTs est de permettre aux utilisateurs de s'échanger ces cartes en direct sans l'autorisation d'un tiers, souvent une entreprise, et en bénéficiant d'un réseau mondial grâce à la blockchain. Mais imaginez que demain, ce que représente le NFT soit un abonnement Netflix ou Spotify 👀. Grâce à la traçabilité de la blockchain, il serait possible de le louer, ou même de le revendre !
👉 Laisser une trace
Depuis la mi-septembre, la piscine Molitor s'est également mise au NFT. Depuis 2018, son bassin d'hiver, laissé à l'abandon pendant près de 30 ans, a été ouvert à plusieurs artistes qui ont graffé une cabine chacun.
"Dès le départ, nous savions que ces œuvres ne resteraient pas éternellement parce que l'idée était de faire venir d'autres artistes dans ce lieu", nous expliquait il y a quelques semaines son directeur , Grégory Million.
Et c’est là qu’entrent en scène les NFTs ! Pour pallier cette disparition physique, l'hôtel, qui appartient au groupe Accor, a eu l'idée de recourir aux jetons non fongibles pour profiter de l'immuabilité de la blockchain et ainsi les conserver, même après qu’ils aient été effacés.
Détenir les NFTs donnera également accès à des avantages et ainsi "tester de nouveaux modèles" pour reprendre les mots de son directeur.