Psychologie quand tu nous tiens !
Pour Nicolas Chéron, stratégiste marchés pour Zone Bourse, la période de baisse des cryptomonnaies est un vrai test pour les investisseurs.
Pour la petite histoire, lors de l’édition 2021 de la conférence Surfin Bitcoin (où j’espère retrouver fin août la team The Big Whale 🐳 et les aficionados du secteur), j’ai rencontré un investisseur présent sur les cryptos depuis au moins cinq ans et qui était très fan de l’étude de la psychologie des investisseurs. Ce dernier m’a alors expliqué être investi, à long terme, en Dollar Cost Averaging (DCA, une méthode d’investissement qui consiste à investir régulièrement pour lisser la volatilité). Il espérait et entrevoyait une possible hausse dans les mois à venir, avant qu’un nettoyage ne s’opère. Selon lui, toutes les phases de hausse des cryptos naissent d’un excès de pessimisme, lorsque le secteur est sur la brèche, quand les gens perdent 80% sur leur portefeuille, que des courtiers ferment et que les médias s’en donnent à cœur joie pour taper sur cette nouvelle classe d’actifs qui est à nouveau “condamnée”…
Il disait qu’il manquait ce phénomène pour aller tutoyer les 100.000 dollars ou plus. Il ne savait pas quand, ni combien de temps cette phase de dépression durerait, mais elle devait arriver. Et c’est justement ce qui est en train de se passer sous nos yeux. J’espère que je le reverrai pour le féliciter.
Autrement dit, tout n’est pas perdu. Bien au contraire ! La phase de “bear market” en cours est une étape essentielle de maturation du secteur, une phase de purge par laquelle le marché doit passer avant de connaître un éventuel renouveau, une nouvelle phase d’adoption et un nouveau marché haussier.
Afin de vous épargner un roman, voici quelques questions auxquelles j’ai répondu ces derniers jours. J’espère qu’elles vous permettront d’affiner ce que je viens d’expliquer.
Est-on au début ou à la fin de la baisse ?
Je pense que nous sommes proches de la fin de la baisse. De toute façon, on ne peut plus perdre plus de 20.000 dollars. 😁
Les prix vont-ils remonter rapidement ?
Après la baisse, vient la neutralité, pas forcément la hausse. Il faudra laisser du temps au temps. Je vois plutôt une latéralisation, longue et pénible, qui viendra tester la pugnacité des investisseurs en position. Une période de déprime, parfois suivie d’une capitulation finale, d’une phase de découragement, avant que l’espoir renaisse.
La chute en cours est-elle une opportunité ?
Si l’on s’en réfère aux moyennes historiques de baisse des cryptos, bien sûr. Les pires corrections du Bitcoin ont enregistré des baisses de 82 à 86%, et là nous avons déjà fait 75%. Il reste peut-être encore un bout, car il est bien trop tôt pour affimer qu’on a fait un point bas.
Qu’est-ce qui a changé par rapport aux autres bull et bear market ?
Contrairement à la période 2009–2021, les liquidités se tarissent. Or, elles sont le carburant permettant au moteur de la capitalisation boursière des cryptos de monter. Pour cela il faudra patienter.
Qu’est-ce qui me fait penser que l’on peut peut-être aller encore un cran plus bas ?
Les acteurs n’ont pas assez souffert. La baisse était rapide, la période de disette courte, trop courte. On voit encore trop de vidéos YouTube où l’on parle d’un creux avant de revenir à 45.000 dollars. Il faut que ces gens disparaissent pour qu’une hausse, saine et long terme, puisse naître. Deuzio, les marchés actions, dont la corrélation est à son plus haut historique avec le bitcoin, traversent une correction majeure qui n’a pas encore connu sa capitulation. Le risque de dérapage estival est donc important, je préfère rester prudent, toutes classes d’actifs confondues.
Une bonne nouvelle dans toute cette histoire ?
Jean-Michel “DCA” est un homme heureux ! Lui qui souhaitait investir à très long terme avec des achats programmés, parce qu’il est confiant à échéance 10 ans, va pouvoir le faire pour bien moins cher qu’il y a trois ou six mois. Que demander de plus ?
Avant d’investir dans un produit, l’investisseur doit comprendre entièrement les risques et consulter ses propres conseillers juridiques, fiscaux, financiers et comptables.