Laszlo Szabo n’est pas du genre à s’emballer. Pas son style. Mais en cette fin de mois de novembre, où les marchés ne sont pourtant pas loin de la capitulation à cause de la chute de FTX, le cofondateur de Kiln ne peut s’empêcher d’afficher un large sourire. Moins de six mois après une première levée de fonds de 4,7 millions d’euros, la start-up française vient de lever 17 millions d’euros supplémentaires dans le cadre d’une série A.
En plus des premiers investisseurs (Alven, Blue Yard Capital, etc), d’autres poids lourds du secteur comme la plateforme d’échange américaine Kraken sont entrés au capital de la jeune pousse créée en 2020.
Kiln, dont la valorisation n’est pas publique, est spécialisée dans le “staking” de cryptomonnaies en Proof-of-Stake (PoS). La plus importante est Ethereum, qui est passé au PoS en septembre avec The Merge.
Le staking est une activité rémunérée qui consiste à “immobiliser” des crypto-actifs dans un smart contract pour participer à la sécurisation du protocole. Plus on stake des ethers, plus on est rémunérés en ethers.
En deux ans, Kiln est devenu un acteur majeur de cette industrie en permettant aux entreprises de faire, elles aussi, du staking. Pour l'instant, il faut au moins "staker" l'équivalent de 32 ethers (35.000 euros) pour être client chez Kiln, mais la société travaille sur un produit permettant à ses clients professionnels comme Ledger, et autres wallets, exchanges, et custodians d'offrir du staking en direct sur n'apporte quel montant.
La start-up parisienne qui compte près de 40 personnes dans 5 pays (France, Hollande, Royaume-Uni, Espagne et Italie), même si la majorité est à Paris, gère actuellement un peu plus de 600 millions de dollars de cryptos. Et les chiffres ne cessent de progresser.
Le lending en perte de vitesse Kiln profite notamment des déboires d’une grande partie des acteurs du lending. Après la chute de Terra (Luna) au printemps, plusieurs acteurs comme Celsius ont fait faillite, et l’effondrement de FTX a encore un peu plus accéléré le phénomène. “Le lending est plus simple à mettre en place, mais on voit aussi qu’il est beaucoup moins sécurisé que le lending”, explique Laszlo Szabo, cofondateur et CEO de Kiln.
Dans le staking, la contrepartie est Ethereum alors que pour le lending, ce sont les plateformes elles-mêmes avec les conséquence que l'on connaît 😅.
Avec sa levée de fonds, Kiln veut se développer en Europe et aux Etats-Unis, où certains des plus grands gestionnaires d'actifs de la planète s'intéressent de plus en plus aux cryptos. Le géant américain Fidelity a lancé un produit permettant à ses dizaines de millions de clients particuliers de pouvoir mettre des cryptos dans leur plan d'épargne retraite. "Les choses bougent vite aux Etats-Unis", confirme Laszlo Szabo.
Kiln n'est d'ailleurs pas la seule entreprise à proposer du staking aux entreprises. Plusieurs autres acteurs, comme le Canadien Figment, ont réussi à fortement se développer. Figment est valorisé plus d'un milliard de dollars.