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Starknet (STRK) : Analyse du layer 2 d'Ethereum le plus technologique

Starknet (STRK) : Analyse du layer 2 d'Ethereum le plus technologique

Starknet (STRK) : Analyse du layer 2 d'Ethereum le plus technologiqueStarknet (STRK) : Analyse du layer 2 d'Ethereum le plus technologique

Potentiel, fonctionnement, opportunités, risques... L'étude indépendante et détaillée du projet Starknet et de son token STRK réalisée par notre équipe d'analystes.

L'avis de The Big Whale 🐳

Sa proposition se distingue des autres layers 2 d'Ethereum par un nouveau langage de programmation, Cairo, dont le potentiel est jugé très important.

Ce choix ambitieux réduit sa compatibilité avec le reste de l'écosystème.

L'airdrop de son token STRK a été mal reçu par de nombreux utilisateurs inéligibles.

Son plus grand défi est désormais d'attirer des utilisateurs et de la liquidité.

Présentation générale 🧬

Starknet est un layer 2 d'Ethereum, c'est-à-dire une solution de couche secondaire qui permet de réaliser des transactions moins coûteuses tout en s'appuyant sur la sécurité de la blockchain principale.

Starknet utilise des preuves à divulgation nulle (zero-knowledge proofs) qui se basent uniquement sur des principes mathématiques : elles sont considérées comme plus sécurisées, et la plupart des experts estiment qu'elles représentent la technologie ayant le plus grand potentiel en termes de scalabilité.

Le projet a choisi de développer un nouveau langage de programmation, Cairo. De ce fait, il est relativement difficile de migrer vers Starknet des applications déjà développées sur Ethereum. Cairo est présenté comme un langage offrant plus de possibilités et spécialement adapté aux zero-knowledge proofs.

Le réseau a été initialement créé par la start-up israélienne StarkWare, qui joue encore un rôle important. Elle a fourni la technologie à de grands acteurs du secteur tels qu'ImmutableX ou Sorare.

C'est la Fondation Starknet, basée à Londres, qui est officiellement chargée de son développement.

La première version de Starknet a été lancée en novembre 2021, et son token STRK est disponible depuis le 20 février 2024.

Financement 💰

Starkware, l'entreprise derrière Starknet, a levé un total de 273 millions de dollars.

La première levée de fonds (seed), d'un montant de 6 millions de dollars, a eu lieu en mai 2018 et a été menée par Pantera Capital en compagnie de Polychain Capital, Bitmain, ainsi que de nombreux business angels, comme le co-créateur d'Ethereum, Vitalik Buterin.

Une deuxième levée de fonds (série A), d’un montant de 30 millions de dollars, a eu lieu en septembre 2018 et a été menée par Paradigm et Sequoia Capital, avec la participation de Consensys et Coinbase Ventures.

Une troisième levée de fonds (série B), d’un montant de 75 millions de dollars, a eu lieu en janvier 2021 et a été dirigée par Paradigm, avec la participation de Sequoia Capital et Three Arrows Capital (aujourd'hui en faillite).

Une série C de 50 millions de dollars a eu lieu en septembre 2021 et a été dirigée par Sequoia Capital, avec la participation de Paradigm, Blockchain Founders Fund, Three Arrows Capital et Alameda Research (la société d’investissement liée à FTX).

Une série D de 100 millions de dollars a eu lieu en mai 2022, avec Tiger Global Management, Coatue et Greenoaks Capital comme investisseurs.

StarkWare a également reçu en 2018 une subvention de 12 millions de dollars de la part de la Fondation Ethereum.

Ce qu'il faut retenir : StarkWare a été financé par la quasi-totalité des grands fonds de capital-risque de l'écosystème crypto.

Équipe et communauté 👾

Eli Ben-Sasson est le co-fondateur et l'actuel patron de StarkWare. L'ancien PDG, Uri Kolodny, s'est retiré en janvier 2024 pour des raisons personnelles, mais il continue de siéger au conseil d'administration.

Eli Ben-Sasson est l'un des plus éminents spécialistes mondiaux des preuves à divulgation nulle de connaissance (zero-knowledge proofs, ZKP). Il a occupé des postes de recherche à Harvard, au MIT et à l'Institute for Advanced Study de Princeton. Il est le co-créateur des STARKs, un type de ZKP.

StarkWare est basée en Israël, où se trouve également la majeure partie de l'équipe.

Diego Oliva dirige la fondation depuis avril 2023. Il est issu du monde du capital-risque.

Starknet compte 300.000 abonnés sur X (ex-Twitter) et 252.000 membres sur Discord.

Gouvernance  🗳️

Celle-ci est exercée par les détenteurs du token STRK. Ce dernier est concentré à hauteur de 29% entre la société StarkWare et ses investisseurs privés (respectivement 10,8% et 18,2%).

Analyse sociale  👥

Selon la société Kaito, Starknet est le quatrième projet crypto le plus mentionné sur les réseaux sociaux au cours des sept derniers jours.

Il y a eu un pic d'attention autour du projet le 14 février, coïncidant avec l'annonce de l'airdrop de son jeton STRK.

Cet airdrop a créé la polémique en raison de sa distribution très généreuse envers les développeurs, au détriment des utilisateurs.

KAITO
Source : Kaito

Fontionnement ⚙

Starknet comprend deux composants principaux : le séquenceur et le prouveur. Le séquenceur est chargé d'exécuter et d'ordonner les transactions avant de les transmettre à Ethereum. Le prouveur, quant à lui, génère une preuve garantissant mathématiquement la validité des transactions et la publie sur Ethereum.

Dans le contexte des layers 2, l'attrait principal des preuves à divulgation nulle de connaissance (zero-knowledge proofs) réside dans leur facilité de vérification. C'est pour cette raison qu'elles sont également appelées preuves de validité ou "validity proofs".

Le token STRK 🪙

Le token STRK est utilisé pour payer les frais de transaction sur Starknet, ainsi que pour participer à la gouvernance de l'écosystème.

Il est important de noter qu'il est également possible de payer les transactions en ETH. D'ici au moins 12 mois, le STRK pourra être mis en jeu (staké) pour contribuer à la décentralisation du réseau.

Le protocole a créé 10 milliards de tokens STRK, et cette quantité restera fixe jusqu'à ce que le système de staking soit mis en place sur Starknet.

Starknet a effectué un airdrop de 700 millions de STRK le 20 février 2024 : la moitié a été distribuée aux utilisateurs de Starknet, presque un quart aux stakers d'Ethereum, et le reste aux développeurs et contributeurs de Starknet et d'Ethereum.

Cet airdrop se distingue de nombreux autres projets par la proportion de tokens réservée aux développeurs, un choix pleinement assumé par Starknet qui estime devoir d'abord attirer les développeurs.

Les tokens alloués à l'équipe et aux investisseurs privés seront progressivement libérés à partir du 15 avril 2024 : 0,64% par mois jusqu'au 15 avril 2025, 1,27% par mois jusqu'en 2027.

Ce calendrier a fait l'objet d'une modification en raison des critiques formulées par la communauté, car le dispositif initial prévoyait une libération de 13,1% des tokens dès le 15 avril 2024.

Cela avait suscité des craintes de vente massive de tokens dans un avenir proche.

Les 9% de "rebates" (rabais) sont des fonds destinés à faciliter l'onboarding de nouveaux utilisateurs. Bien qu'il n'y ait pas encore de détails sur leur utilisation précise, on peut anticiper qu'ils serviront à couvrir certains frais de transaction.

ALLOC

Risques et centralisation de Starknet ⚠

À l'instar de la quasi-totalité des autres layers 2, Starknet peut être mis à jour via une signature multiple (multisig), c'est-à-dire une adresse contrôlée par plusieurs entités.

Cette situation est temporaire et s'explique par la jeunesse du réseau, qui n'est pas encore prêt à être totalement décentralisé.

Cela présente donc un risque théorique pour les fonds qui y sont déposés, même si jusqu'à présent, aucun projet d'envergure n'a subi de vol de cryptomonnaies par ses responsables.

Réglementation ⚖

Starknet ne présente pas de risques réglementaires particuliers, et l'Europe reconnaît le token STRK comme un actif numérique.

La situation est néanmoins plus incertaine aux États-Unis, qui ne disposent pas d'un cadre réglementaire clair pour ce secteur. Ainsi, il est fort probable que la SEC considère le STRK comme un titre financier non enregistré, ce qui serait illégal.

Pour cette raison, les citoyens américains ont été exclus de l'airdrop par Starknet, même si beaucoup ont probablement reçu des tokens en raison de la difficulté à associer des nationalités à chaque portefeuille.

Concurrence ⚔

Starknet doit faire face à une forte concurrence dans un secteur visant à améliorer la scalabilité d'Ethereum (lire notre enquête sur la guerre des L2). Une bonne quinzaine de projets aux propriétés variées rivalisent pour attirer le maximum de projets, d'utilisateurs, et de liquidités.

Nous ne sommes pas dans une situation où l'un d'entre eux remportera la totalité du marché, mais une poignée devrait se détacher et concentrer le marché à moyen terme.

À ce jour, Arbitrum et Optimism sont les deux layers 2 (L2) ayant la plus grande valeur bloquée (TVL), avec respectivement 12,7 et 7,4 milliards de dollars. Starknet, quant à lui, en a "seulement" 185 millions.

Ces deux projets existent depuis plus de deux ans et utilisent le même langage de programmation qu'Ethereum, ce qui rend très facile la duplication de projets sur ces plateformes.

Leur avenir pourrait néanmoins être limité car ils n'utilisent pas les fameuses "zero-knowledge proofs" (ZKP), qui permettent de valider quasi-instantanément les transactions sur Ethereum. Sur Arbitrum et Optimism, un délai de plusieurs jours est nécessaire avant que les transactions soient définitivement validées (Optimistic Rollup).

Starknet n'est pas le seul projet à utiliser des ZKP. On retrouve notamment ZkSync, Linea, Polygon zkEVM, et Scroll. Parmi eux, ZkSync possède la plus grande TVL avec 601 millions de dollars. C'est aussi devenu le L2 où le coût des transactions est le plus bas, ce qui témoigne du potentiel des ZKP. Un token devrait bientôt être distribué.

Linea est le zk-rollup lancé par ConsenSys, la start-up américaine derrière le portefeuille MetaMask. Il n'y a pas de token, mais un système de quêtes avec des points a été mis en place pour attirer les utilisateurs, un dispositif souvent utilisé avant un airdrop.

Polygon zkEVM, lancé par Polygon Labs, peine à attirer les utilisateurs, ce qui peut s'expliquer par des frais de transaction élevés et par le fait que Polygon dispose déjà d'un token (MATIC), limitant les chances d'un futur airdrop.

Scroll est le plus récent et celui qui a la plus faible TVL. Il est encore trop tôt pour se faire un avis définitif, mais un airdrop a déjà été annoncé.

COMPET

L’analyse marché de Chadi El Adnani, Head of Content & Research de SUN ZU Lab 📈

Le token de Starknet (STRK) n'ayant été listé que hier sur les Bourses, regardons les performances de deux leaders, Arbitrum et Optimism.

Une analyse de marché depuis le début de l'année nous montre que le prix de ARB a augmenté de 32%, contre uniquement 5% pour OP.

SZ

Sur les volumes journaliers en USD/USDT, ARB domine également et représente en moyenne 60% des volumes traités sur les deux leaders. Les deux premières semaines de 2024 (qui ont précédé le lancement des ETF) ont vu une domination nette de ARB en termes de volumes, dépassant le milliard de dollars sur la journée du 3 janvier.

SZ

Cette analyse off-chain (qui se concentre sur les données des plateformes d'échange) rejoint ce que l'on constate on-chain, où Arbitrum est également leader en termes de TVL, de transactions et de revenus.

Optimism est tout de même supérieur en termes de capitalisation, 3,8 milliards de dollars contre 2,5 milliards pour Arbitrum, mais cela pourrait changer rapidement si ARB continue ses performances récentes.

Écosystème 🤝

Étant donné que Starknet est le seul layer 2 d'Ethereum utilisant son propre langage de programmation, le Cairo, il est plus difficile pour les applications originaires d'Ethereum de s'y déployer.

Cette contrainte représente également une opportunité pour Starknet, car elle incite les développeurs à proposer des projets innovants au lieu de se contenter de dupliquer des projets déjà existants.

Les géants de la finance décentralisée (DeFi) tels qu'Uniswap (DEX) ou Aave (prêts) ne sont pas présents, mais on trouve des équivalents comme Ekubo et Nostra.

Argent X et Braavos sont les deux portefeuilles phares de Starknet. Ils bénéficient de l'abstraction de compte native de Starknet, qui permet d'améliorer de manière substantielle l'expérience utilisateur. Par exemple, il est possible d'utiliser des fonctionnalités d'authentification à double facteur (2FA) afin d'augmenter la sécurité du portefeuille et de récupérer sa clé privée en cas de perte.

Cairo est particulièrement efficace pour l'intelligence artificielle (IA) et les jeux. Par exemple, RealmsWorld regroupe une dizaine de jeux totalement on-chain sur Starknet. Ce langage de programmation est décrit comme plus efficace pour effectuer de gros calculs informatiques directement sur la blockchain.

Dans la catégorie des projets NFT innovants, on peut citer Briq : ce sont des NFT qui représentent des cubes de couleurs que l'on peut assembler et désassembler pour créer ses propres NFT.

Starknet a mis en place le Starknet Stack, un outil de développement qui permet de déployer facilement des layers 2 dédiés et optimisés pour une application spécifique. Paradex, un DEX qui permet de trader des produits dérivés, a été lancé le 19 février 2024 et est la première chaîne lancée basée sur le Starknet Stack.

Starknet et Celestia ont récemment annoncé un partenariat afin que les layers 3 construits sur Starknet puissent stocker leurs données sur Celestia.

Roadmap 📝

Starknet va continuer d'améliorer son utilisation des preuves à divulgation nulle de connaissance (zero-knowledge proofs) et implémenter la compression des données qu'elle publie sur Ethereum afin de réduire les coûts.

La mise à jour d'Ethereum, Dencun, prévue pour le 13 mars 2024, intégrera l'EIP-4844 qui devrait rendre les coûts des transactions sur tous les layers 2 d'Ethereum jusqu'à dix fois moins chers.

Abdelhamid Bakhta, responsable de l'écosystème chez StarkWare, a déclaré dans une interview à The Big Whale : "Actuellement, 95 % des coûts liés aux layers 2 proviennent de la disponibilité des données, c'est-à-dire de l'envoi des données sur Ethereum. ZkSync est effectivement plus efficace que Starknet dans ce domaine. Cependant, nous sommes nettement meilleurs sur les 5 % restants, ce qui est crucial, car la prochaine mise à jour d'Ethereum (EIP-4844) va considérablement optimiser la disponibilité des données. Après son implémentation, prévue en mars, Starknet pourra démontrer tout son potentiel."

Starknet a été conçu pour devenir un "volition" d'ici la fin de l'année 2024, ce qui signifie que chaque application sur Starknet pourra choisir sur quelle blockchain elle souhaite stocker ses données, en fonction du niveau de sécurité dont elle a besoin. Pour le moment, il est uniquement possible d'utiliser Ethereum, mais celles qui souhaitent réduire leurs frais et augmenter leur débit pourront s'appuyer sur Celestia, par exemple.

Il sera possible de mettre en jeu (staker) le STRK au plus tôt début 2025. Cela permettra de décentraliser le réseau et d'offrir des récompenses aux détenteurs de tokens.

Où peut-on acheter le token STRK ? 🛒

Plusieurs plateformes d'échange ont déjà annoncé le listing du token dès son lancement le 20 février, notamment Binance et OKX.

Nous vous recommandons de privilégier ces plateformes, car elles sont enregistrées en tant que PSAN (Prestataire de services sur actifs numériques) en France, une accréditation délivrée par l'Autorité des marchés financiers.

Conclusion 🧭

Starknet se distingue dans l'écosystème des layers 2 d'Ethereum par ses choix technologiques ambitieux.

Sa préférence pour les développeurs pourrait encourager le développement d'applications plus innovantes.

Cependant, une technologie plus avancée n'est pas une garantie de succès : malgré ses qualités, Starknet doit encore attirer des utilisateurs pour séduire des liquidités.

Sa feuille de route est claire et cohérente.

L'utilisation de son token pour payer les frais de transaction lui confère un rôle bien plus significatif que chez ses concurrents.

Son staking futur permet d’envisager des airdrops de projets construits sur Starknet.

La mauvaise réception de son airdrop pourrait exercer une pression à la baisse sur le cours du STRK lors des premières semaines, tout comme l'approche de la fin du vesting pour l'équipe et les investisseurs privés.


Pour aller plus loin 🔍

⭐ L'analyse d'EigenLayer

⭐ L'analyse de Celestia (TIA)

⭐ L'analyse de Lido (LDO)

⭐ Stablecoins : 13 projets majeurs comparés et analysés

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