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TBW #35 : Il faut sauver le soldat Genesis

TBW #35 : Il faut sauver le soldat Genesis

TBW #35 : Il faut sauver le soldat GenesisTBW #35 : Il faut sauver le soldat Genesis

Retrouvez toutes les informations de la 35ème newsletter Premium de The Big Whale.

La technologie est toujours là, les projets se développent et les entreprises Web3 continuent d’innover.

Comme vous le savez (si vous nous lisez bien chaque semaine), nous travaillons depuis quelques mois sur le lancement d’un NFT “The Big Whale”. Et guess what ? Il est prêt 🔥

Ce NFT est une étape importante dans le développement de TBW parce qu’il va nous permettre à la fois de remercier les abonnés Premium et d’avancer un peu plus sur le chemin de la création d’un vrai média Web3.

Il y a 2022 NFT dans cette collection. 300 d’entre eux sont réservés aux abonnés “à vie” (il reste encore quelques places 😉) et ils leur offriront des utilities concrètes.

Surveillez bien vos boîtes mails, des infos arrivent très vite !

Comme on ne cesse de le répéter, le Bear Market ne va pas empêcher les vrais projets de se développer. Let’s build.

THE BIG NEWS

NOS INFORMATIONS EXCLUSIVES

👉 ­­Il faut sauver le soldat Genesis

Qui pourra venir en aide à Genesis ? C’est la question qui agite tout l’écosystème crypto depuis 10 jours et le début des difficultés de la plateforme américaine de prêts cryptos, qui cherche entre 500 millions et un milliard de dollars. Binance a déjà jeté l’éponge et Gemini ne semble pas en mesure de pouvoir s’aligner. Si les acteurs du secteur se mobilisent autant, c’est que Genesis est une filiale de Grayscale, qui n’est autre que le leader mondial de la gestion de cryptos - bitcoin en l’occurrence - pour les institutionnels (fonds, banques…). À elle seule, la société américaine détient 630.000 bitcoins, soit un peu plus de 10 milliards de dollars ! Or “si Genesis tombe, Grayscale tombe et alors là il ne restera plus grand-chose”, explique le responsable d’un fonds britannique 🫠. Vu sous cet angle, il faudrait effectivement trouver une solution. Mais est-ce encore possible ?

THE BIG STORY

­­L’Europe face à la “vague” FTX

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Quel sera le prochain domino à tomber ? Alors que la chute de FTX fait beaucoup de dégâts aux États-Unis, l’écosystème européen est loin d’être à l’abri.

Une véritable gueule de bois.

Depuis quelques jours, l’écosystème crypto est en train de réaliser l’ampleur du scandale FTX et surtout ses conséquences. Car la plateforme américaine travaillait avec des centaines d’autres entreprises du secteur et sa faillite va en entraîner d’autres dans sa chute.

Plusieurs acteurs américains sont déjà dans le rouge, et même certains mastodontes du secteur comme Genesis sont montrés du doigt (on en parle plus bas). Le doute est tel que même le patron de Coinbase, Brian Armstrong, a dû démentir tout problème.

Sur Twitter, l’Américain a expliqué que sa société, cotée à Wall Street, détenait environ 2 millions de bitcoins pour le compte de ses clients. Cette intervention a au moins suffit à calmer les choses à court terme 😅.

En attendant, la vague du tsunami FTX poursuit sa course folle et a touché l’Europe.

L’un des premiers à avoir communiqué sur le sujet est le français Coinhouse. Le courtier qui se présente comme “la première crypto-banque européenne” (540.000 clients) a annoncé la semaine dernière des pertes, notamment sur ses “livrets cryptos” qui utilisaient des produits de FTX.

FTX était l’une des contreparties de Coinhouse sur ses livrets (à hauteur de 5% sur les livrets bitcoin et USDT, 20% sur le livret ether). La société française a couvert les pertes.

Mais comme nous l’avons révélé, le courtier français a aussi dû stopper par la suite les retraits, jusqu’à nouvel ordre, sur ses “livrets crypto” en raison de la “suspension temporaire” des activités d’une autre de ses contreparties, la société américaine Genesis (celle-ci cherche entre 500 millions et 1 milliard de dollars de liquidités pour continuer à fonctionner).

Genesis pesait entre 38% et 40% dans les différents livrets de Coinhouse. Comme nous l’a confirmé son patron Nicolas Louvet, “aucun geste commercial n’est prévu” si Genesis fait faillite...

Coinhouse, qui a levé plusieurs dizaines de millions d'euros au printemps auprès de plusieurs gros investisseurs comme la banque privée Oddo BHF, assure que “moins de 10.000 personnes” ont souscrit à ses “Livrets crypto”.

Pour quel montant ? La société n’a pas souhaité communiquer, mais il pourrait être de “plusieurs millions d’euros”, souffle une source proche de l’entreprise.

Pour se justifier, Nicolas Louvet explique qu’il y a “un risque” dans chaque placement rémunéré. “Nos conditions d’utilisation étaient claires”, insiste-t-il.

Était-il pour autant judicieux de choisir Genesis comme contrepartie ? Surtout à hauteur de 40% ? Selon un expert du secteur, “Genesis était une plateforme de référence utilisée par la plupart des institutionnels de la crypto. Personne ne pouvait envisager une telle situation”.

De son côté, Coinhouse explique mener toutes les enquêtes nécessaires sur ses partenaires. La société avait, par exemple, écarté l’américain Celsius bien avant l’effondrement de Terra (Luna). Et BlockFi, qui a bloqué les retraits de ses clients le jour de la faillite de FTX, “n’a jamais passé l’évaluation de nos équipes”, précise Nicolas Louvet.

Coinhouse seul à annoncer des pertes

Et pour les autres acteurs européens ?

Le “Trading du Coin” a lui aussi été impacté, mais c'est une société d'investissement, et pas un courtier (on en reparle plus bas).

Sinon, l’ensemble des concurrents de Coinhouse ont déclaré “ne pas être touchés” par l’affaire FTX. Que ce soit Bitpanda (Autriche), Feel Mining (France), Just Mining (France), Nexo (Royaume-Uni), Swissborg (Suisse) ou Young Platform (Italie), aucun n’a communiqué sur des pertes ou d’éventuels problèmes.

Faut-il s’en étonner et s’en inquiéter ?

“À part s’ils sont forcés de le faire, aucun acteur n'a intérêt à partager ses expositions. Au contraire, ils vont plutôt vouloir envoyer un message rassurant pour éviter d’alimenter la panique ambiante”, soulève Charlie Méraud, patron du market maker français Woorton. “Il n’y a qu’à voir l’exemple de BlockFi et Genesis qui, en l’espace de 48 heures, ont annoncé ne pas être impactés avant de geler les retraits”, ajoute-t-il.

Une heure avant l’interruption de ses activités, FTX expliquait également que tout allait bien…

Des cadavres dans le placard

La transparence de Coinhouse est donc courageuse, car l’entreprise n’a pas été épargnée sur les réseaux sociaux à cause de ses pertes.

Just Mining a vécu la même chose au printemps après ses pertes massives dans l’effondrement de Terra (Luna) et du stablecoin UST.

Mais dans les deux cas, les entreprises ont été contraintes de communiquer parce qu’elles n’étaient pas capables de couvrir la totalité des pertes.

Est-ce que les autres en sont capables ?

“Plusieurs entreprises européennes ont réussi à surmonter la faillite de Terra (Luna) et Celsius, mais seront-elles capables d’encaisser également celle de FTX ?”, s’interroge un avocat spécialisé dans le secteur. “Il est assez peu probable que Coinhouse soit la seule société concernée”, indique-t-il.

Parmi les start-up que nous avons interrogées, l’autrichien Bitpanda (4 millions de clients) assure que toutes les cryptos de ses utilisateurs sont conservées dans un environnement à froid (cold storage) et sont régulièrement contrôlées par un auditeur externe.

“Nos clients ne sont pas traités comme des créanciers non garantis et ne risquent pas de perdre leurs actifs car ils peuvent faire valoir leur droit de séparation en vertu de la loi autrichienne”, indique l’entreprise qui agit également en marque blanche pour de nombreuses applications qui proposent de l’investissement crypto, comme les applications françaises Lydia et N26.

La chance de Bitpanda est sûrement de n’avoir jamais proposé de l’exposition à des produits de rendement en lending (la société propose du staking, mais cette méthode n’implique pas de prêter des fonds à des sociétés financières).

Les limites de la “preuve de réserves”

En revanche, Nexo (5 millions de clients) offre ce type de produits. C’est même sa marque de fabrique. Reste que la société basée à Londres se veut rassurante. “Nous sommes l'une des seules entreprises du secteur à afficher l’état de nos réserves", nous a expliqué la société britannique.

Le rapport de Nexo (qui est délivré chaque jour) indique que les actifs déposés par ses clients sont de 2,7 milliards de dollars et sont collatéralisés à hauteur de 100%.

Le problème c’est que l’audit de Nexo est réalisé par le cabinet américain Armanino qui n’est autre que celui qui s’occupait de l’audit de… FTX US(jusqu’en mars 2022). “Ça fait tache”, indique un professionnel du secteur.

“Je n’ai rien à redire sur l’audit de Nexo, mais on peut fortement douter des méthodes d’Armanino quand on voit ce que cela a donné pour FTX”, souffle un bon connaisseur du secteur. Armanino est également en charge de l’émission de la preuve de réserve de la plateforme d’échange historique Kraken.

“Il faut rappeler qu’une preuve de réserve n’est pas la solution miracle” insiste Charlie Méraud de Woorton. “Pour évaluer la situation financière d’une société, il faut aussi connaître ses dettes, martèle-t-il.

Selon nos informations, plusieurs sociétés d'investissement ont reçu des propositions commerciales de la part de Nexo pour utiliser ses services. “Cette entreprise est manifestement à la recherche de liquidités”, souffle le patron d'une société démarchée. Nexo déclare de son côté être “une entreprise rentable basée sur une gestion prudente des risques”. La start-up tient également à rassurer ses clients : “Notre capacité à disposer de liquidités solides et à maintenir la stabilité financière est le résultat de décisions avisées qui ont permis à la société d'opérer avec confiance malgré la baisse prolongée du marché”.

Autre faisceau d’inquiétude au sujet de Nexo, la plateforme propose encore des rendements jusqu’à 12% sur les stablecoins, ce qui semble (totalement) décorrélé des conditions de marché.

De son côté, la start-up italienne Young Platform nous explique avoir suspendu ses produits de rendement car “le contexte global sur ce type de service ne permet pas de garantir du 5% à 7%”.

Selon nos informations, son partenariat avec son prestataire Tesseract a été suspendu, notamment en raison d’une exposition à FTX et sa société jumelle Alameda. “Mieux vaut prévenir que guérir”, tente la société turinoise.

DeFi, la solution miracle ?

S’il est plus sage d’interrompre les produits de rendements à partir de sources centralisées (comme Genesis), d’autres acteurs continuent d’en proposer en s’appuyant sur des protocoles de finance décentralisée (DeFi) comme Aave ou Compound. C’est en tout cas ce qui aurait permis à Swissborg de passer entre les gouttes.

“Même si les taux ne sont pas très élevés en ce moment, la DeFi nous permet de proposer des rendements intéressants”, indique Cyrus Fazel, le patron de l’application Swissborg (650.000 clients). “Nous sommes évidemment très prudents, mais contrairement aux solutions centralisées, les protocoles les plus éprouvés comme Aave n’ont jamais été pris en défaut”, poursuit-il.

“Nous n’utilisons pas de plateformes centralisées, tout est placé dans des protocoles de finance décentralisée”, affirme aussi Chloé Desenfans, patronne de Feel Mining.

“Le problème pour beaucoup d’entreprises actuellement en difficulté, c’est qu’elles sont d’abord financières alors qu’il faut mettre l’accent sur la technologie”, indique Cyrus Fazel. “FTX était une société financière, Celsius aussi. Chez Swissborg, la moitié de nos salariés sont des ingénieurs et nous utilisons exclusivement la DeFi”, poursuit-il.

Un plaidoyer qui ne convainc pas tout le monde.

“C’est très bien de voir Swissborg vanter les vertus de la DeFi, encore faut-il utiliser les principes de bases de sécurité de celle-ci et non pas les voir encore une fois tomber dans des ponzis tel que l’UST car les rendements sont attractifs”, tacle gentiment Julien Bouteloup, fondateur de StakeDAO et membre de l’équipe de développement du protocole DeFi Curve.

Plusieurs entreprises comme Swissborg et Just Mining ont en effet proposé du rendement à partir du stablecoin UST jusqu’à son effondrement au printemps avec des pertes importantes pour leurs clients…

THE BIG FOCUS­­

Trading du Coin : les dessous d’une énorme perte

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TDC

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Ce service de trading crypto, qui est une société jumelle du “Journal du Coin”, a été pris dans la débâcle de FTX. Ses clients ont perdu une dizaine de millions d’euros.

On le sait, les conséquences de la chute de FTX vont se manifester progressivement. Mais pour certains, comme les clients du Trading du Coin, les conséquences sont déjà bien là.

En l’espace de quelques jours, les clients de la société, essentiellement des Français, ont tout perdu ou presque. Le préjudice s'élèverait à 10 millions d’euros, soit, à ce jour, la plus importante perte pour un acteur européen dans cette affaire.

Pour comprendre comment la chute a été aussi soudaine et importante, il faut savoir comment fonctionnait le Trading du Coin - qui a depuis suspendu ses activités. Il faut aussi aborder les questions que ce type de sociétés soulève, notamment en termes de mélange des genres.

👉 Déjà qu’est-ce que c’est ?

Créé en 2018, le Trading du Coin se présente lui-même comme “le pôle investissement du Journal du Coin”, un site d'actualité crypto bien connu en France.

Si les deux sociétés ne font officiellement pas partie du même groupe, elles sont intimement liées : elles partagent le même branding (noms, chartes graphiques) et elles ont en commun au moins deux actionnaires (Lucas Ermisse et Romain Didierlaurent).

Surtout, les deux entreprises font du business ensemble. Le site du Journal du Coin proposait jusqu’à ces derniers jours de nombreux liens commerciaux vers le Trading du Coin et ses produits.

Selon Grégory Guittard, directeur de la publication du Journal, “le Trading du Coin était notre troisième source de revenus en 2022”, tandis que FTX était sa première source de revenus, un détail qui a son importance.

On y reviendra plus tard.

👉 Qu’est-ce que le Trading du Coin proposait ?

Le produit phare du Trading du Coin est un système de robots de trading automatisés que les clients peuvent louer dans le cadre d’un abonnement mensuel. Ce type de service est assez courant dans la crypto.

Le problème, c’est que personne n’a vu venir le gel des retraits de FTX et que les fonds n’ont pas pu être retirés à temps.

La raison de ce “blocage” est simple : le Trading du Coin avait la main sur les ordres (achat ou vente), mais ne pouvait pas retirer les fonds pour les placer en sécurité hors de FTX. C’était aux utilisateurs de le faire eux-mêmes, et uniquement eux.

Le Trading du Coin est-il pour autant exempt de tout reproche ? “L’entreprise aurait dû envoyer un e-mail à ses clients pour les alerter sur la situation de FTX”, souligne Cyril Gerbet, à la tête du cabinet de conseil Genesis Partners.

Son concurrent HAL, développé par la société d’investissement CoinShares, a notamment envoyé un message à ses utilisateurs, que nous avons pu consulter, avant l’annonce du gel des retraits. “Beaucoup de gens ont réussi à sortir leurs actifs de FTX en moins de 24 heures, il était donc possible de faire une communication d’urgence”, complète-t-il.

Du côté du Trading du Coin, on indique avoir assuré “un suivi quotidien" sur le Discord de la société et envoyé “plusieurs emails destinés à nos clients avant notre communiqué public du 16 novembre”.

L’un des autres problèmes, "c’est que FTX était la seule plateforme proposée par le Trading du Coin alors qu’un service existant depuis 2018 aurait dû offrir une diversité de choix”, poursuit Cyril Gerbet.

Son concurrent HAL proposait (en plus de FTX) Binance et Kraken.

Après le crash de FTX, et selon nos constatations, le site du Trading du Coin a discrètement supprimé le logo de FTX dans la liste des exchanges utilisés par ses robots afin de le remplacer par celui de Binance (ce dernier a aujourd’hui disparu). C’est cette modification qui a poussé plusieurs internautes à demander des comptes à la société.

“Une refonte de notre stratégie automatisée sur plusieurs autres plateformes d’échange est actuellement en réflexion”, indique les actionnaires du Trading du Coin. “Binance est pour sa part en cours d’intégration”, poursuit-il. Concernant le choix exclusif de FTX, il le justifie en raison de sa “forte liquidité” et de ses “fonctionnalités techniques”.

Le Trading du Coin, qui est enregistré en Estonie, ne se contentait pas d’offrir des robots de trading et visait aussi des clients plus fortunés via des “mandats de gestion”. Selon l’équipe du site, ces utilisateurs “spéciaux” représentent environ la moitié des 10 millions d’euros de pertes. Les plus petits clients avaient 100.000 euros, tandis que les plus gros avaient placé jusqu’à 300.000 euros.

👉 Contrat commercial entre le Journal du Coin et FTX

Côté Journal du Coin, Grégory Guittard explique que le média et FTX avaient signé un contrat visant à mettre en valeur cette plateforme sur le Journal à travers des liens commerciaux placés dans les articles d’actualité. “Je n’ai aucune honte de la publicité de FTX que nous avons pu faire. Sa réputation était excellente il y a encore peu”, indique-t-il.

Mais au-delà du choix de FTX, c’est le système d’échange entre le Journal du Coin et le Trading du Coin qui suscite pas mal de questions.

“Il y avait un problème de neutralité entre les deux structures”, interpelle Cyril Gerbet de Genesis Partners. “FTX était un très gros partenaire à la fois du Journal du Coin et du Trading du Coin”, souligne-t-il.

“Ça poserait moins de problème si le Trading du Coin et le Journal du Coin affichaient clairement leur proximité, mais en conservant cette indépendance de façade cela peut paraître trompeur pour le public”, affirme-t-il.

“À l’arrivée, on se retrouve avec une société installée en Estonie pour échapper à la régulation, tout en s’adressant aux particuliers français”, résume le patron de Genesis Partners. “Cette situation est aberrante et probablement peu légale”, avance un acteur du secteur français.

Du côté du Trading du Coin, on botte en touche. “Si notre communauté est essentiellement francophone, nous ne ciblons pas particulièrement les Français. Nous avons des clients partout dans le monde”, répondent ses administrateurs. Interrogée, l’Autorité des Marchés financiers n’a pas souhaité faire de commentaires.

Cette édition a été préparée avec ❤️ par Raphaël Bloch et Grégory Raymond. The Big Whale est un média libre et indépendant. En nous soutenant, vous participez à son développement.

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