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TBW Premium #7 : L'interview de Michael Saylor, nos reportages en Argentine...

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Retrouvez toutes les informations de la 7ème newsletter Premium de The Big Whale.

Cette différence avec l’Europe se voit aussi dans le rapport des Argentins avec le cours du bitcoin. On ne va pas dire qu’ils s’en fichent, mais le peso, qui a perdu 99% de sa valeur face au dollar en 20 ans, leur a permis de prendre du recul avec la notion de "stabilité". Un peu comme un certain Michael Saylor, qui en dépit de la chute des marchés, continue d'amasser des bitcoins.

On a passé près de deux heures avec le patron de MicroStrategy, qui détient plus de 3 milliards de dollars de bitcoins ! Un échange passionnant. On lui a posé plein de questions sur les marchés, le bitcoin, l’inflation et évidemment sur l’Argentine. La parole de l’Américain est rare. On vous a réservé une interview exceptionnelle.

PS : vous recevrez d’ici dimanche l’interview de Mariano Di Pietrantonio, qui n’est autre que l’un des responsables du projet MakerDao (le protocole qui émet le stablecoin DAI) 🔥.

Bonne plongée 🐳

THE BIG NEWS

Nos informations exclusives 🗣

👉 Le bitcoin arrive dans les plans d’épargne retraite 🇫🇷

Après les États-Unis, la France ? Il y a un mois, le gestionnaire d’actifs américain, Fidelity, annonçait que ses clients pourraient placer une partie de leur épargne retraite dans du bitcoin. C’est désormais aussi le cas pour les épargnants français. La société régulée Melanion Capital propose de le faire via un ETF Bitcoin disponible au sein d'un Plan d’épargne retraite (PER) distribué par le courtier Nortia et assuré par AG2R, l’un des spécialistes de la protection sociale et patrimoniale en France. “Tous les conseillers en gestion de patrimoine qui proposent des PER vont pouvoir accueillir l’épargne des Français qui souhaitent investir sur la thématique bitcoin”, explique Cyril Sabbagh, Managing Director chez Melanion. Mais n’imaginez pas que vous allez acheter des vrais bitcoins : comme cet actif n’est pas régulé dans l’Hexagone, Melanion a dû faire preuve d’imagination pour proposer un produit qui s’approche au plus près de ses performances. L’ETF contient des actions de 30 entreprises nord-américaines appartenant au secteur crypto, dont le cours est très dépendant de celui du bitcoin.

👉 La petite fortune crypto de l’État français

La chasse aux cryptos “frauduleuses” ne s’est jamais aussi bien portée en France. Selon l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (Agrasc), les services de l’État détenaient, fin 2021, environ 48,6 millions d’euros d’actifs numériques. C’est la première fois que l’Agrasc communique sur le montant de ses avoirs. La plus grande partie est constituée de bitcoins (739 unités), d’ethers (1326 unités) et de stablecoins USDT (17 millions d’euros). “La fin de l’année 2021 a été très fructueuse”, explique l’organisation placée sous la tutelle du ministère de la Justice et du Budget, qui a récupéré environ 19 millions d’euros dans le cadre d’une enquête préliminaire portant sur une affaire de crime organisé. Mais il n’y a pas que cette grosse affaire qui explique la hausse des volumes saisis. En 2021, il y a eu environ 60 saisies contre “seulement” 20 en 2020, 8 en 2018 et… 2 en 2013. Les cryptomonnaies saisies sont ensuite vendues. En mars 2021, l’État a récolté 25 millions d’euros grâce à une vente aux enchères publique. Selon l’agence, le montant de cette vente est inégalé sur la scène internationale.

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THE BIG STORY­­­

L’homme qui valait des milliards (en bitcoins) 💰

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👉 L'actu. Le prix du bitcoin a perdu plus de 50% depuis son pic historique à 69.000 dollars en novembre 2021.

👉 Le contexte. Le patron de MicroStrategy considère que le bitcoin reste le seul moyen de lutter contre l’inflation qui ne cesse de progresser.

👉 Pourquoi c'est important. Avec 3,5 milliards de dollars en bitcoins, l’Américain Michael Saylor est l’un des investisseurs les plus exposés de la planète.

The Big Whale : Les marchés ne cessent de baisser depuis des mois et ne semblent pas au mieux. Et vous, comment allez-vous ?

Michael Saylor : Tout va très bien (rire). Le prix du bitcoin a baissé, mais sa valeur intrinsèque est toujours intacte. J’ai toujours dit que nous avions une vision à long terme. Que le bitcoin est une révolution technologique, économique et sociale. Et rien n’a changé à ce niveau-là. Tous ces débats autour des prix sont complètement inutiles et nous font passer à côté de l’essentiel.

Qu’est-ce qui est essentiel selon vous ?

Avec le bitcoin, c’est la première fois dans l’histoire que nous sommes capables de faire circuler de la valeur dans l’univers numérique. Depuis 30 ans, tout ce que l’on crée dans l’espace numérique, nos écrits, nos musiques, nos vidéos, c’est-à-dire absolument tout, ne sont que des informations. Or l’information se duplique, elle ne conserve pas son énergie, c’est-à-dire sa valeur intrinsèque. Si je crée une chanson et que je la mets dans un fichier numérique, je peux la copier et l’envoyer à des millions de personnes. Si je vous envoie un bitcoin, je ne l’ai plus, il est chez vous. Il s’est déplacé dans l’espace numérique en conservant sa valeur. Et j’insiste vraiment sur cette idée de valeur.

Vous dites souvent que Bitcoin est ce qu’il manquait à Internet depuis sa création, que voulez-vous dire ?

Tous les jours, je reçois des milliers de messages de robots sur Twitter, Instagram… Tout cela se produit car on peut le faire gratuitement. Il n’y a aucun coût à la création de millions de faux comptes et de fausses informations. C’est d’ailleurs ce qu’Elon Musk a compris avec Twitter et pourquoi il veut transformer le réseau social. Dans le monde physique, je ne peux pas aller à la vitesse de la lumière, j’ai des limites, alors que dans le monde numérique, tout est possible. Je ne dis pas qu’il faut limiter le potentiel d’Internet, mais Bitcoin est la base de la rationalisation de cet univers et ce qui donne une valeur dans le cyberespace.

Vous dites que Bitcoin est de “l’énergie numérique”, qu’entendez-vous par là ?

Un bitcoin, c’est un fichier qui représente un 21 millionième de toute l’énergie du réseau Bitcoin (l’offre maximale de bitcoins en circulation est fixée à 21 millions d’unités, ndlr). Comment je crée ce fichier ? Je le crée avec de l’électricité et des machines de minage. C’est donc de “l’énergie numérisée”. Qu’est-ce que le dollar ? De l’énergie politique : je travaille et je suis payé avec une monnaie assurée par le gouvernement des États-Unis. Le bitcoin fonctionne de la même manière : c’est de l’énergie numérique. Vous pouvez garder cette énergie sur le réseau ou alors la dépenser.

Le débat autour du minage et son impact environnemental ne cesse de monter. Est-ce que c’est un sujet pour vous ?

On a tendance à se focaliser sur l’énergie consommée par Bitcoin alors que toute activité humaine nécessite de l’énergie. Quand vous allez au travail, vous mangez, vous prenez les transports, vous consommez de l’énergie !

Pensez-vous que le Bitcoin règle le problème du stockage de l’énergie ? Peut-on voir bitcoin comme une super batterie ?

Si vous avez un million de dollars, comment faites-vous pour les stocker pendant 100 ans ? Vous les mettez à la banque ? Je vous demande ça parce que notre batterie monétaire actuelle, les monnaies fiat (euro, dollar, etc), perdent au moins 2% de leur valeur par an. Autrement dit, si vous ne placez pas cet argent, vous en perdez un peu chaque année. Bitcoin permet de régler ce problème. On stocke la valeur sous forme d’énergie. Et l’avantage c’est que l’on peut la déplacer facilement. Essayez de déplacer du gaz ou du pétrole, vous verrez… Il y a des coûts de transport et de stockage. Vous perdez de la valeur au passage. Avec Bitcoin, je peux envoyer des dizaines de millions de dollars d’énergie en quelques minutes de Paris à Tokyo, je peux bouger cette énergie facilement et la stocker. Qu’est-ce que cela coûte de stocker l’équivalent d’un milliard de dollars sur Bitcoin ? Quasiment rien !

Que répondez-vous à ceux qui disent qu’on ne peut rien faire avec le bitcoin ?

Si je vous donne une musique numérique ou un film numérique et que vous n’avez pas d’ordinateur, ça ne sert à rien. Pour écouter ma musique, il faut que je la mette sur le réseau et qu’elle sorte de mon iPhone. Si je vous envoie un fichier avec la 5ème symphonie de Beethoven, alors que vous n’avez pas d'électricité, il ne se passera rien. Est-ce que cela veut pour autant dire qu’il n’y a pas de musique numérique ? Non. Et c’est valable pour tout. Google Maps est une carte numérique, Facebook est une relation numérique, YouTube est une université numérique, Netflix est un cinéma numérique.

Et Bitcoin, c’est quoi ?

Bitcoin est particulier parce qu’il est plusieurs choses à la fois : de l’énergie numérique, de la propriété numérique et de la monnaie numérique. C’est juste une question de perspective. Si je garde mon bitcoin 10 ans, c’est de la propriété numérique. Si je l’utilise pour acheter des choses, c’est de la monnaie numérique et si je le transfère régulièrement aux quatre coins du monde, c’est de l’énergie numérique.

Vous parlez de propriété numérique. Sur les 10 dernières années, Bitcoin a été une excellente réserve de valeur. Mais qu’est-ce qui garantit qu’elle ne risque pas de s’effondrer ? Est-on sûrs que cela pourra durer encore 10, 20, 50 ans ?

Personne n’est sûr de rien. Bitcoin est un réseau décentralisé en pair-à-pair que tout le monde peut utiliser et sur lequel chacun peut devenir validateur. Plus il y a de validateurs et plus le réseau est stable, plus il devient résilient et gagne en valeur. C’est cela qui incite les gens à devenir mineurs pour sécuriser les transactions et obtenir des bitcoins en échange. C’est un système incroyablement ingénieux qui fait que le réseau Bitcoin n’a cessé de grandir. Je n’ai pas de boule de cristal, mais je suis convaincu que la valeur de Bitcoin ne va pas s’arrêter de progresser car contrairement à tout ce qui existe dans le monde physique, Bitcoin ne dépend pas d’un organisme central. Il n’a pas de point faible. C’est un élément essentiel que beaucoup de gens n’ont pas encore compris. Essayez de détruire Bitcoin, c’est comme essayer de tuer un nid d’abeilles avec une épée. Vous n’y arriverez jamais.

Vous êtes connu comme étant ce qu’on appelle un “maximaliste”, c’est-à-dire quelqu’un qui ne croit qu’au Bitcoin. N’y a-t-il aucune autre crypto qui trouve grâce à vos yeux ?

La grosse différence entre le bitcoin et les autres cryptos, c’est que le bitcoin est de la propriété numérique alors que tous les autres sont des actifs numériques contrôlés par une entité centrale. Les responsables du projet peuvent décider d’émettre des nouveaux jetons, il peut y avoir des forks, le protocole peut être changé, ce qui donne un pouvoir énorme à ses créateurs comme c’est le cas avec Ethereum qui veut passer à la preuve d’enjeu. Avec Ethereum, Bitcoin Cash, Litecoin, vous n’avez pas de vrai contrôle sur vos cryptos, et je ne parle même pas des “shitcoins” comme Luna.

En parlant du token Luna, est-ce que l’effondrement du projet Terra vous étonne ?

Depuis nos premiers achats de bitcoins en août 2020, je ne cesse de dire qu’il faut éviter ces projets qui n’ont rien démontré ou presque. La seule raison pour laquelle on parlait de Terra ces derniers mois, c’était les rendements de 20% qu’offrait l’UST. Quelle blague.

Après le Salvador, la Centrafrique vient de faire du bitcoin sa monnaie légale, à côté du franc CFA. D’autres pays pourraient suivre. Y a-t-il un vrai mouvement de fond ?

Le Salvador a acheté quelques centaines de millions de dollars de bitcoin. C’est beaucoup et peu à la fois. Si j’étais le président Nayib Bukele, j'achèterais des milliards de dollars de bitcoins ! Je n'achèterais ni de l’or, ni des obligations souveraines, mais que du bitcoin. Après, je ne connais pas exactement les réserves du Salvador. Et puis ils ne font pas que ça. Ils ont donné des portefeuilles numériques à tout le monde, ce qui est une très bonne chose. C’est important de permettre aux gens de pouvoir conserver et transférer leur argent.

Et ça pourrait marcher dans d’autres pays ?

Le Venezuela, l’Argentine, la Turquie, le Liban, la Syrie et plein d’autres pays ont des monnaies qui ne valent rien. Tous ces pays vont progressivement basculer vers des stablecoins dollars ou euros, et aussi vers le bitcoin. Mais à plus long terme, ces pays devraient seulement acheter du bitcoin, en grandes quantités, et indexer leurs monnaies dessus. C’est d’ailleurs un peu ce que nous avons fait avec MicroStrategy. Nous avons investi une très grande partie de notre trésorerie dans le bitcoin, ce qui fait que la valeur de l’action de MicroStrategy n’est plus basée sur le flux de trésorerie, mais sur la valeur du bitcoin.

N’est-ce pas dangereux de faire ça ?

Ce qui est dangereux c’est de garder sa trésorerie en dollars ou dans toute autre monnaie traditionnelle. Toutes les monnaies du monde perdent de la valeur avec le temps. Même l’or en perd chaque année car nous découvrons sans cesse de nouveaux gisements ! Toutes les monnaies du monde sont comme des avions avec une faille. Même si vous ne perdez que quelques mètres d’altitude par jour, à un moment donné vous allez vous écraser…

Vous pensez donc qu’il faut absolument avoir du bitcoin ?

Oui, tout le monde, les particuliers, les entreprises, les collectivités. Apple a 200 milliards de cash, c’est de la folie de garder tout ça en dollars, surtout avec l’inflation qui ne cesse de monter. Si j’étais le patron d’Apple ou le maire de New York, j’emprunterais un milliard de dollars au taux de 1,5% ou 2% sur 20 ou 30 ans pour acheter un milliard de dollars de bitcoin, qui rapporterait au moins 15% annuel sur la même période.

En moins de deux ans, vous êtes devenu l’une des figures de la crypto. On vous voit sur Twitter, à la télévision. Beaucoup de gens se demandent quel est votre quotidien…

Je suis le patron de MicroStrategy, qui est une entreprise cotée sur le Nasdaq, donc j’ai pas mal d’opérationnel à gérer. Mais j’ai une excellente équipe et le business marche bien. Je gère aussi la stratégie financière. Doit-on acheter plus de bitcoins ? Doit-on émettre de la dette ? Faire une augmentation de capital ? Placer nos bitcoins ? Le reste de mon temps est dédié à la communication avec les investisseurs, les institutions qui veulent comprendre ce que nous faisons et comment nous gérons nos cryptomonnaies. C’est passionnant. Je passe énormément de temps à parler à d’autres entreprises qui voudraient acheter du bitcoin, mais qui se posent encore des questions. Je passe aussi beaucoup de temps à gérer le Bitcoin Mining Council (lobby américain du mining, ndlr), à développer la Saylor Academy qui donne des cours sur le bitcoin, et bien sûr à parler aux journalistes parce qu’il y a beaucoup de choses à expliquer (rire).

Comment stockez-vous vos cryptomonnaies ?

Nous travaillons avec plusieurs entreprises, et notamment Coinbase.

Quel avenir voyez-vous pour les monnaies traditionnelles ? Pensez-vous qu’elles vont disparaître ?

Non pas du tout. Le dollar, l’euro, le yuan, le yen, la livre sterling vont continuer d’exister. En revanche, pour les autres, je ne sais pas. Si vous avez un État avec une puissance économique et militaire pour défendre votre monnaie, ça ira, mais je ne mettrai pas ma main à couper pour ceux qui n’ont pas cela… Citez moi une monnaie en Afrique ou en Amérique du Sud que vous souhaiteriez détenir plutôt que de l’euro ? Les monnaies comme le peso argentin ou la livre turque existent encore car les locaux ont beaucoup de mal à les convertir dans d’autres monnaies. Les Argentins subissent d’importants contrôles des changes pour éviter qu’ils se jettent sur le dollar ou l’euro. Je pense que nous avons besoin des monnaies, mais pas de toutes les monnaies. Le plus important c’est que les gens puissent payer et protéger leur patrimoine. Et le bitcoin va permettre aux Salvadoriens et aux Centrafricains de le faire.

MicroStrategy pourrait-elle un jour se focaliser uniquement sur le bitcoin ?

Je ne pense pas. Nous sommes une entreprise de logiciels et cette activité est rentable. Et il y a un point important pour moi : MicroStrategy est une entreprise opérationnelle, nous ne sommes pas une société financière, ce qui nous permet de faire beaucoup de choses, comme de faire des acquisitions ou d’émettre de la dette pour acheter du… bitcoin.

Sur la régulation, on voit que les choses bougent vite, notamment en Europe. Et aux États-Unis ?

Il y a effectivement un gros mouvement. Je pense que le plus important c’est de donner de la visibilité à l’industrie. Il faut des définitions juridiques claires. Qu’est-ce qu’une monnaie numérique ? Un actif numérique ? La propriété numérique ? Comment doit fonctionner la conservation des cryptos ? Les choses sont encore très floues, alors que le secteur se structure avec des investisseurs de poids, des plateformes mondiales et des mineurs. Il y a aussi les NFT.

Faites-vous toujours confiance au gouvernement américain ? Pensez-vous que le dollar va rester la monnaie du monde ?

Le dollar va être de plus en plus puissant. Bien sûr, il continuera de perdre de la valeur par rapport au bitcoin, mais il deviendra de plus en plus puissant parce que les autres monnaies vont se déprécier encore plus vite… En fait, les choses sont assez simples : le monde a besoin de monnaies et de propriété. Vous avez besoin de monnaies pour faire vos échanges de tous les jours, tandis que vous avez besoin de propriété pour conserver la valeur de votre patrimoine ou le faire fructifier. Je pense que dans les années qui viennent, tous les êtres humains auront un portefeuille pour stocker leur monnaie locale (peso, livre), leur monnaie mondiale (euro, dollar) et du bitcoin pour protéger leur patrimoine.

THE BIG FOCUS

Le pari sud-américain de The Sandbox 🇺🇾

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­Le métavers d’origine française, qui est déjà bien implanté en Argentine, vient de faire l’acquisition de la start-up uruguayenne Cualit.

­­­­À Buenos Aires, The Sandbox n’est pas encore très connue. Mais dans la rue Darwin, au centre de la capitale argentine, le métavers d’origine française est déjà l’une des stars du coin. Il suffit de demander l’adresse à un passant. Dans ses locaux situés au deuxième étage d’une ancienne usine en brique rouge, on retrouve plusieurs dizaines de développeurs et une certaine effervescence. Il y a plusieurs nationalités : Argentins, Américains, Espagnols et bien sûr Français. “On a des gens de partout”, explique son cofondateur Sébastien Borget, de passage à Buenos Aires pour officialiser l’acquisition de la start-up uruguayenne Cualit (90 personnes).

Le rachat de Cualit, qui est spécialisé dans le gaming, est important à double titre pour The Sandbox. D’abord, parce qu’il va significativement augmenter ses effectifs. Ils vont passer de 300 à près de 400 personnes dans le monde. Puis parce qu’il va un peu plus renforcer l’empreinte sud-américaine de la société valorisée 5 milliards de dollars et détenue majoritairement par la société hongkongaise Animoca Brands. “L’Amérique du Sud devient une zone clé dans la crypto et le métavers parce qu’on y trouve parmi les meilleurs développeurs du monde”, justifie Sébastien Borget. Que ce soit en Argentine ou en Uruguay, le niveau de formation est très élevé. Surtout dans la Tech. Et les salaires sont très compétitifs. “Vous allez trouver d’excellents développeurs pour 1000 dollars par mois, alors qu’ils peuvent coûter jusqu’à 10 fois plus aux États-Unis”, explique Diego Fernández, responsable du numérique pour la ville de Buenos Aires. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si l'autre "gros" métavers, Decentraland, a lui été créé par deux Argentins.

Avec ses 90 nouveaux développeurs, The Sandbox veut surtout accélérer le développement de sa place de marché numérique et de ses outils de gestion de données. Avec un objectif simple : accueillir de plus en plus d’entreprises dans son métavers. Plus de 200 noms prestigieux comme Warner Music Group, Ubisoft, Carrefour ou Adidas ont acheté des parcelles. "Le but est d’accélérer le mouvement", explique Sébastien Borget. Et Cualit devrait leur permettre d'y arriver.

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