NFT : Comment Apple veut verrouiller l’AppStore

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Après avoir autorisé la vente de NFT via son magasin d’applications, le géant californien vient de colmater une brèche dans laquelle certains éditeurs s’étaient engouffrés.

Le Web3 ferait-il peur à Apple ? Après avoir publié fin septembre un cadre pour les développeurs d’applications qui souhaitaient proposer des NFT, le géant 🇺🇸 a précisé en début de semaine qu’il était désormais interdit d'importer de “l’extérieur” des NFT qui pourraient débloquer des fonctionnalités dans les jeux disponibles dans l’AppStore.

Autrement dit, le fabricant de l’iPhone n’est pas contre les NFT. Mais il faut que ces NFT soient acquis dans l’AppStore, et donc soumis à la commission de 30% prélevée sur tous les achats (elle est plus faible pour les petites entreprises) - qui est contestée par de nombreuses entreprises. Exit donc les applications sur lesquelles on pouvait ajouter des NFT achetés ailleurs, comme, par exemple, via la place de marché OpenSea (où la commission n’est que de 2,5%). 

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“Apple n’a rien contre la blockchain, mais ils ne comptent pas s’asseoir sur la commission qui a fait le succès de l’AppStore”, explique un bon connaisseur du secteur.

Plusieurs éditeurs de jeux nous avaient confié ces dernières semaines qu’ils comptaient profiter d’une brèche dans les conditions générales qui leur aurait permis d’importer des NFT "externes" tout en profitant de l’AppStore et de son immense marché (188 milliards de dollars de revenus en 2021). “Cela va nous pousser à revoir notre stratégie, mais nous n’irons jamais contre Apple, car c’est là que se situe le marché de masse du jeu mobile”, confie l’un deux.

Mais pour certains acteurs, cette décision s’apparente toutefois à une douche froide. “C’est contre-productif. Le modèle économique est beaucoup moins viable avec une telle commission”, déplore Bilal El Alamy, fondateur de Dogami, un jeu virtuel à la croisée entre Pokémon et Tamagotchi où l’on élève des chiens (qui sont des NFT) et qui peuvent rapporter des cryptos.

“Apple veut aussi que toutes les transactions se fassent en euros ou en dollars, ce qui limite fortement les applications qui disposent d’une économie interne basée sur un token communautaire”, insiste-t-il.

Un secteur divisé

Pour un autre éditeur, la publication de conditions plus précises est “un mal pour un bien”. “Beaucoup évoluaient dans le flou avec la possibilité de se faire bannir à tout moment, au moins on sait désormais comment être dans le cadre pour éviter les risques”, témoigne-t-il.

On se demande toutefois si Apple, qui n'a pas souhaité faire de commentaire, ne veut tout simplement pas limiter le potentiel des NFT. Selon la nouvelle politique, les prix des NFT achetés dans les applications ne pourront pas varier à la revente. “Si ces actifs se transforment en stablecoins, leur potentiel sera fortement limité”, poursuit un éditeur.

C’est le cas des jeux comme STEPN, qui propose d’acquérir des baskets en guise de NFT afin d’être rémunéré en courant, et de globalement tous les modèles play-to-earn (un modèle qui consiste à gagner de l’argent en jouant)… Certaines baskets pouvaient se revendre à prix d’or 🤑.

Est-il donc intéressant de passer par l’AppStore pour développer des jeux utilisant les NFT ? “L’AppStore est l’outil d’évangélisation parfait et cette nouvelle politique va compliquer le développement du *blockchain gaming”,* insiste un acteur du secteur. Mais c’est aussi peut-être l’opportunité de se recentrer sur la valeur essentielle qu’est l’expérience de jeu en elle-même, et non la recherche de gains financiers.

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NFT : Comment Apple veut verrouiller l’AppStore
Publié le
Published on
October 27, 2022

NFT : Comment Apple veut verrouiller l’AppStore

Après avoir autorisé la vente de NFT via son magasin d’applications, le géant californien vient de colmater une brèche dans laquelle certains éditeurs s’étaient engouffrés.

Le Web3 ferait-il peur à Apple ? Après avoir publié fin septembre un cadre pour les développeurs d’applications qui souhaitaient proposer des NFT, le géant 🇺🇸 a précisé en début de semaine qu’il était désormais interdit d'importer de “l’extérieur” des NFT qui pourraient débloquer des fonctionnalités dans les jeux disponibles dans l’AppStore.

Autrement dit, le fabricant de l’iPhone n’est pas contre les NFT. Mais il faut que ces NFT soient acquis dans l’AppStore, et donc soumis à la commission de 30% prélevée sur tous les achats (elle est plus faible pour les petites entreprises) - qui est contestée par de nombreuses entreprises. Exit donc les applications sur lesquelles on pouvait ajouter des NFT achetés ailleurs, comme, par exemple, via la place de marché OpenSea (où la commission n’est que de 2,5%). 

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Plusieurs éditeurs de jeux nous avaient confié ces dernières semaines qu’ils comptaient profiter d’une brèche dans les conditions générales qui leur aurait permis d’importer des NFT "externes" tout en profitant de l’AppStore et de son immense marché (188 milliards de dollars de revenus en 2021). “Cela va nous pousser à revoir notre stratégie, mais nous n’irons jamais contre Apple, car c’est là que se situe le marché de masse du jeu mobile”, confie l’un deux.

Mais pour certains acteurs, cette décision s’apparente toutefois à une douche froide. “C’est contre-productif. Le modèle économique est beaucoup moins viable avec une telle commission”, déplore Bilal El Alamy, fondateur de Dogami, un jeu virtuel à la croisée entre Pokémon et Tamagotchi où l’on élève des chiens (qui sont des NFT) et qui peuvent rapporter des cryptos.

“Apple veut aussi que toutes les transactions se fassent en euros ou en dollars, ce qui limite fortement les applications qui disposent d’une économie interne basée sur un token communautaire”, insiste-t-il.

Un secteur divisé

Pour un autre éditeur, la publication de conditions plus précises est “un mal pour un bien”. “Beaucoup évoluaient dans le flou avec la possibilité de se faire bannir à tout moment, au moins on sait désormais comment être dans le cadre pour éviter les risques”, témoigne-t-il.

On se demande toutefois si Apple, qui n'a pas souhaité faire de commentaire, ne veut tout simplement pas limiter le potentiel des NFT. Selon la nouvelle politique, les prix des NFT achetés dans les applications ne pourront pas varier à la revente. “Si ces actifs se transforment en stablecoins, leur potentiel sera fortement limité”, poursuit un éditeur.

C’est le cas des jeux comme STEPN, qui propose d’acquérir des baskets en guise de NFT afin d’être rémunéré en courant, et de globalement tous les modèles play-to-earn (un modèle qui consiste à gagner de l’argent en jouant)… Certaines baskets pouvaient se revendre à prix d’or 🤑.

Est-il donc intéressant de passer par l’AppStore pour développer des jeux utilisant les NFT ? “L’AppStore est l’outil d’évangélisation parfait et cette nouvelle politique va compliquer le développement du *blockchain gaming”,* insiste un acteur du secteur. Mais c’est aussi peut-être l’opportunité de se recentrer sur la valeur essentielle qu’est l’expérience de jeu en elle-même, et non la recherche de gains financiers.

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