The Big Whale #46 : European Dream

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Retrouvez toutes les informations de la 46ème newsletter Premium de TBW.

THE BIG NEWS

NOS INFORMATIONS EXCLUSIVES 🔥

👉 Unagi continue de faire recette

Sorare est un tel succès qu’on en oublierait presque la concurrence. Et pourtant, elle existe, et Unagi en est un bon exemple.

Créée en 2022 par des Français 🇫🇷 (encore !), la plateforme offre un jeu de football basé sur les NFTs qui se distingue par un gameplay différent et un token (CHAMP) redistribué en plus des cartes aux utilisateurs victorieux. Tout comme son concurrent, la start-up s’est elle aussi lancée dans le basketball (Euroleague notamment) et annonce régulièrement la signature de contrats avec de nouveaux clubs… ce qui a un coût !

Selon nos informations, Unagi s’apprête à annoncer une nouvelle levée de fonds de plusieurs millions de dollars.

Ce nouveau tour de table arrive quelques mois après celui de novembre 2022, lorsque la start-up avait levé 4 millions de dollars auprès de Binance Labs, la branche de capital risque de la plateforme d’échange.

Début 2022, elle s’était également financée auprès de business angels comme Sébastien Borget (The Sandbox), Sandeep Nailwal (Polygon) et Yves Guillemot, le patron d’Ubisoft et père de Charlie Guillemot, cofondateur d’Unagi. 🎮

La question des droits d’image des clubs et des sportifs est cruciale : en 2021, Sorare a levé 680 millions de dollars, notamment pour conclure des partenariats avec les championnats de football. La licorne française vient justement de signer un méga contrat de quatre ans avec la Premier League pour un montant estimé autour de 150 millions de dollars.

THE BIG REPORT

Quand Londres se rêve en capitale financière de la crypto

TBW

Après avoir laissé le sujet de côté pendant des années, le Royaume-Uni semble s’être pris d'amour pour les cryptos. Le pays pourrait se doter, d'ici 2024, d'une régulation souple avec l'objectif de concurrencer l'Union européenne. Une ambition réaliste ? Première partie de notre reportage à Londres.

Le soleil brille ce matin à Londres. Les buildings de Canary Wharf, le quartier d’affaires situé dans l’est de la capitale britannique, sont inondés d’une lumière claire qui fait ressortir les grands noms de la finance : HSBC, Citi, StateStreet…

Nous avons justement rendez-vous pour un café ☕️ avec le banquier de l’un de ces géants mondiaux.

Nick*, qui a souhaité conserver l’anonymat, n’est pas un banquier comme les autres. Il fait partie de ces banquiers “traditionnels” qui travaillent sur des projets liés aux cryptomonnaies. Il s’agit surtout de projets concernant du trading et de la conservation d’actifs numériques (crypto et NFTs).

À cause des récents scandales, notamment FTX, et la forte baisse des marchés, il se fait plutôt discret ces dernières semaines. “On a connu des périodes plus simples”, sourit-il. 😅

Pas facile, en effet, de travailler dans la crypto en ce moment, surtout au sein d’un établissement bancaire. Mais au-delà de cette période délicate, Nick est optimiste car les choses sont en train de bouger outre-Manche. “Nous avons enfin un gouvernement qui veut accélérer sur les cryptos. C’est une excellente chose”, se félicite-t-il.

De fait, alors que certains pays comme les États-Unis ont décidé de durcir fortement le ton - Kraken vient d’être sanctionné par la SEC -, le discours est radicalement différent au pays du Roi Charles III.

L’arrivée récente de Rishi Sunak au pouvoir n’y est évidemment pas pour rien.

Le nouveau premier ministre conservateur, qui a démarré sa carrière chez Goldman Sachs (il n’a que 42 ans), est un partisan assumé des cryptos. “C’est quelqu’un qui vient de la finance, il comprend que la crypto n’est pas une mode”, souligne Nick. “Ces technologies vont avoir un impact énorme”, ajoute-il.

C’est pour cette raison que l’ancien ministre des finances de Boris Johnson vient de lancer un grand chantier sur la régulation financière, dont les cryptos sont un chapitre important.

L’objectif de ce chantier est clair : attirer les investisseurs Web3, leurs milliards de dollars, et créer des emplois dans le pays. 💰

Selon CryptoUK, la principale association professionnelle du secteur au Royaume-Uni (plus de 100 entreprises membres), Londres pourrait créer plusieurs milliers d’emplois directs dans le secteur dans les années qui viennent.

Un chiffre qui n’a évidemment pas échappé à Rishi Sunak qui veut, comme ses prédécesseurs, effacer une partie des conséquences du Brexit qui a fait perdre au pays une partie de ses emplois, notamment dans la finance.

“Avec le Brexit, le Royaume-Uni a perdu un peu de son attractivité, donc il faut trouver des nouveaux leviers, et la crypto en est un excellent”, confirme George Moris, avocat chez Simmons & Simmons.

À quoi pourrait ressembler cette régulation ?

Pour l’instant, peu de choses ont filtré sur la première mouture de la future régulation du gouvernement britannique. 📝

Selon les premiers éléments, le texte reprend les grands principes du règlement européen MiCA, que l’Union européenne doit définitivement adopter en avril. “MiCA est une très bonne base”, explique George Moris.

L’idée pour Londres est toutefois de faire un texte “encore plus complet”, selon plusieurs avocats et consultants, notamment en y intégrant la finance décentralisée et les NFTs, et surtout en essayant d’être un peu plus souple. “Sinon cela n’aurait pas un grand intérêt”, glisse Ian Emerson, associé au sein de Fabric Ventures, qui est un fonds londonien spécialisé dans le Web3.

TBW

Avec Ian Emerson (Fabric Ventures)

Le gouvernement vient de lancer une consultation publique sur le sujet. Celle-ci va durer deux mois. “Tous les acteurs de l’écosystème peuvent contribuer et faire leurs propositions”, explique Diego Ballon Ossio, associé au sein du cabinet d’avocats Clifford Chance.

Après cette consultation, qui devrait donc s’achever courant avril, le gouvernement reprendra la main, jugera ce qui en est sorti, et amendera éventuellement sa première mouture.

Ensuite, l’exécutif passera le dossier à la Financial Conduct Authority (FCA), le gendarme boursier britannique, qui a aussi le pouvoir de légiférer sur les questions financières. Contrairement à ses homologues française ou allemande, la FCA n’est pas seulement une autorité administrative. 🧐

Si le calendrier suit son cours, la régulation britannique pourrait entrer en vigueur en 2024 ou 2025. “Personne ne le reconnaîtra, mais il y a une forme de course contre-la-montre avec l’Union européenne”, explique le responsable d’un fonds basé à Londres.

Le règlement MiCA doit entrer en vigueur en 2024 (avec des dérogations jusqu’en 2026 pour certains acteurs déjà enregistrés). ⏳

Quoi qu'il arrive les entreprises qui veulent aller dans l'Union européenne devront se conformer à MiCA. “Le Brexit donne plus de flexibilité au Royaume-Uni, mais ils perdent aussi les avantages qu'ils avaient en étant dans l'UE”, explique un avocat français.

En attendant, une récente étude de “Recap”, une entreprise crypto britannique (important de le préciser), a classé Londres comme la ville la plus “accueillante” de la planète pour la crypto. Elle devance Dubaï, New York et Singapour.

La première ville de l’UE est… Paris. La capitale française se classe 8ème.

L’étude a fait du bruit dans l’écosystème britannique. Beaucoup de gens semble découvrir que le Royaume-Uni, et spécialement Londres, ne partent pas de zéro et qu’il y a un écosystème crypto déjà présent”, s’amuse Jérémy Obadia, responsable des produits dérivés chez Ribbon Finance, un protocole de finance décentralisé basé sur Ethereum. 😏

Sans encore parler de “hub crypto”, Londres est en effet loin d’être à la traîne.

Plusieurs plateformes d’échanges d’origine américaine comme Coinbase et Kraken ont des bureaux européens dans la capitale britannique. L’univers des NFTs est également dynamique. “Nous organisons un événement chaque mois et il y a des centaines de personnes qui viennent”, souligne Mila Lolli, fondatrice de NFTUK, une organisation dont l’objectif est d'acculturer aux sujets du Web3 (retrouver son interview plus bas).

La DeFi à l’heure britannique

Mais au-delà de toutes les activités liées à l’achat et la vente de cryptomonnaies ou aux NFTs, le gros point fort de l’écosystème britannique est clairement du côté de la… finance décentralisée (DeFi).

S’il n’y a pas de chiffres officiels, une part importante des start-up et projets cryptos comme Valk, un système de monitoring des flux sur la DeFi, gravitent dans cet univers. “La majorité des gros acteurs de la DeFi sont à Londres”, souligne Antoine Loth, cofondateur de Valk.

C’est notamment le cas du géant Aave. Une grande partie de l’équipe est basée à Londres, dont Aave Limited, l’entreprise commerciale chargée de développer des applications sur le protocole du même nom.

Plusieurs banques et fonds d’investissement basés à Londres travaillent avec les équipes du protocole lancé par Stani Kulechov (lire son interview). 🏦

“J'ai créé trois start-up à Londres, il y a une énorme concentration de talents et d'investisseurs", souffle Itamar Lesuisse, créateur du wallet DeFi Argent (l'un des plus innovants du secteur, ndlr). “Le système légal est très propice pour les start-up, sans parler du fait qu'il y a énormément d'innovation FinTech ici”, poursuit-il. “Vu du Royaume-Uni, on sent un changement pour les start-up françaises, mais Londres reste largement au-dessus en ce qui concerne l'accès au financement.”

La capitale 🇬🇧 accueille également la plupart des market makers de l’écosystème. Les markets makers sont des acteurs très importants car ce sont eux qui fournissent la liquidité aux différentes plateformes d’échange.

À Londres, on retrouve les plus gros spécialistes du secteur comme GSR et Wintermute, qui disposent d’une excellente réputation. “Ils font partie de ceux qui sont totalement passés à travers les gouttes lors des crashs de Celsius ou de FTX, ce n’est pas un hasard”, explique un proche d’Aave.

Cette position de force du Royaume-Uni sur la DeFi est assez simple à comprendre. “Londres est un hub de la finance traditionnelle. Ici, il y a tous les meilleurs profils (dont beaucoup de Français 🇫🇷, ndlr), donc c’est normal que la finance décentralisée se développe autant”, explique Olivier Legris, fondateur de CVRE, une agence spécialisée dans le Web3.

C’est pour ces mêmes raisons que des acteurs comme Revolut, en pointe sur l’accès à l’investissement crypto auprès du grand public, ou Monzo, sont basés à Londres.

Jusqu’à présent, cet écosystème s’est développé sous les radars. L’enjeu pour Rishi Sunak va être de réussir à continuer de le faire grandir dans un univers plus réglementé. De ce point de vue-là, les débats récents autour du règlement MiCA montre à quel point cet équilibre n’est pas simple à trouver…

On vous raconte la suite la semaine prochaine !

TBW

THE BIG FOCUS

Mila Lolli (NFTUK) : “Seule une culture commune peut faciliter l’adoption des cryptos”

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Fondatrice de NFTUK, Mila Lolli organise des événements et conférences au Royaume-Uni pour accélérer la démocratisation du Web3. Nous l’avons rencontrée à Londres.

Son interview est disponible sur le site de The Big Whale 🐳

Cette édition a été préparée avec ❤️ par Raphaël Bloch et Grégory Raymond. The Big Whale est un média libre et indépendant. En nous soutenant, vous participez à son développement.

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