Bonjour les Whales et bienvenue aux petits nouveaux qui viennent de nous rejoindre dans lâĂ©dition Premium.
Vous ĂȘtes dĂ©jĂ plus de 1500 Ă nous lire chaque semaine !
Merci infiniment đ
ÂĂ dĂ©vorer cette semaine
đïž L'Ă©dito de la rĂ©daction
đ„ Nos infos exclusives
âĄïž L'interview de SBF
đ€ Apple et les NFT
â
THE BIG SPLASH
LONDON CALLING đŹđ§
Le nouveau Premier ministre britannique nâa pas perdu de temps. Ă peine nommĂ©, Rishi Sunak a enflammĂ© le secteur de la crypto avec le vote au Parlement dâun texte alignant la rĂ©glementation des crypto-actifs sur celle des instruments financiers âclassiquesâ. Et d'autres mesures pourraient suivre đ.
â
Envie de lire la suite ?
Seuls les abonnés premium ont accÚs à cet article !
Inscris-toi pour accĂ©der au meilleur contenu, avoir des infos exclusives et rejoindre la communautĂ© des baleines. đł
Abonnez-vous gratuitement pour lire la suite.
â
Le conservateur de 42 ans est connu pour ses positions favorables au secteur. Au printemps, il avait affichĂ© son ambition de faire de Londres un âhubâ mondial de la crypto. Lâex-ministre des Finances de Boris Johnson avait dĂ©clarĂ© que les stablecoins pouvaient devenir un moyen de paiement âefficaceâ et quâil fallait amĂ©liorer "la compĂ©titivitĂ© du systĂšme fiscal britanniqueâ pour encourager le dĂ©veloppement des cryptos.
Le Royaume-Uni est encore loin dâavoir un cadre aussi âclairâ que celui de lâUE qui vient dâadopter MiCA - qui est loin de faire l'unanimitĂ©. Mais nos voisins restent trĂšs agiles, et la City demeure trĂšs attractive en dĂ©pit du Brexit. Si le gouvernement britannique dĂ©cidait de sâengager davantage sur les cryptos, Londres pourrait redevenir un acteur de poids.
De ce point de vue, la situation de la plateforme amĂ©ricaine FTX, qui veut sâimplanter en Europe, est trĂšs intĂ©ressante. OĂč Sam Bankman-Fried va-t-il installĂ© son siĂšge europĂ©en ? Ă Paris, comme Binance ou Crypto.com, Ă Berlin ou Ă Londres ? Rishi Sunak va en tout cas permettre Ă SBF, que nous avons eu en interview (disponible plus bas đ), de faire monter les enchĂšres.
ÂÂÂÂÂÂTHE BIG NEWS
NOS INFORMATIONS EXCLUSIVES
đ Encore un nouveau fonds Web3 en Europe ?
On en parlait la semaine derniĂšre dans lâĂ©dition Premium : le nombre de fonds Web3 europĂ©ens ne cesse de progresser. Presque chaque mois, il y en a un nouveau. Et ce pourrait ĂȘtre encore le cas en novembre ou dĂ©cembre. Selon nos informations, le gĂ©ant français Eurazeo est en train de finaliser la crĂ©ation dâun fonds Web3 d'un montant supĂ©rieur Ă 100 millions dâeuros. Il pourrait ĂȘtre lancĂ© avant la fin de lâannĂ©e. âIls sont dans la derniĂšre ligne droiteâ, confirme une bonne source. LâarrivĂ©e dâun tel acteur dans le secteur serait un nouveau signe de lâattrait du Web3 au sein des acteurs traditionnels. Eurazeo est en effet lâune des plus grosses sociĂ©tĂ©s dâinvestissement en Europe. Elle gĂšre un peu plus de 30 milliards dâeuros dâactifs (rĂ©partis sur de nombreux secteurs) et vise 60 milliards dâeuros dâici cinq Ă sept ans. De quoi faire de beaux investissements dans lâĂ©cosystĂšme đ°.
THE BIG INTERVIEW
Sam Bankman-Fried : âNous travaillons sur notre stablecoinâ

ÂDans une longue interview avec The Big Whale, le jeune patron de la plateforme amĂ©ricaine FTX revient sur le contexte Ă©conomique, sa stratĂ©gie dâacquisitions, ses projets, ainsi que les critiques qui le visent.
The Big Whale : Les marchĂ©s ne sont pas au mieux. Comment va FTX ? Câest la premiĂšre fois que vous vivez un âBear Marketâ (marchĂ© baissier)âŠ
Sam Bankman-Fried : Oui, câest le premier vrai Bear Market que nous traversons. Mais vous savez, lâune des principales caractĂ©ristiques des plateformes cryptos, c'est que notre fonctionnement nâest pas plus impactĂ© que cela par la baisse des marchĂ©s. Chaque jour, nous continuons de dĂ©velopper lâentreprise, de crĂ©er des services et de nouveaux outils pour les clients. Donc, oui, les marchĂ©s sont moins dynamiques, les choses sont un peu plus tendues, mais au final, cela ne nous fait pas dĂ©vier de notre trajectoire.
Il nây a donc aucun problĂšme ? Vous ĂȘtes optimistes sur les prochains mois ?
HonnĂȘtement, je nâen sais rien. Je ne peux pas dire ce quâil va se passer prĂ©cisĂ©ment dâun point de vue macroĂ©conomique dans les mois qui viennent. Tout dĂ©pend des taux dâintĂ©rĂȘt (ceux des banques centrales, ndlr*). S'il y a une vraie hausse des taux dâintĂ©rĂȘt, il pourrait se passer beaucoup de choses. Il pourrait y avoir de nouveaux mouvements brusques sur les marchĂ©s. Mais globalement, je suis assez optimiste sur lâavenir des cryptos parce que le secteur ne cesse de se dĂ©velopper. Il y a de plus en plus de cas dâusages, la technologie sâamĂ©liore (tout comprendre au Web3) et la rĂ©gulation se met en place progressivement.
Depuis lâeffondrement de Terra Luna et la baisse sur les marchĂ©s, on vous voit un peu partout. Beaucoup expliquent que vous ĂȘtes le âgrand gagnantâ de la crise. Est-ce que vous partagez ce point de vue ?
Je peux comprendre que certains disent cela, mais il faut raisonner Ă lâĂ©chelle de lâindustrie. Quand les choses vont bien pour nous, câest toute lâindustrie qui en profite, et vice-versa. HonnĂȘtement, on ne peut pas dire quâil y a des gagnants et des perdants. La vraie question est de savoir comment on sâen sortira tous ensemble.
Vous dites cela alors quâen deux ans, le nombre de vos clients s'est envolĂ© (il est dĂ©sormais de plusieurs millions, ndlr) et la valorisation de FTX a atteint des sommetsâŠ
Oui, vu sous cet angle, câest vraiâŠ
Vous vous ĂȘtes engagĂ© dans plusieurs grosses acquisitions. Pourquoi ? Quâest-ce que Voyager ou BlockFi reprĂ©sentent pour vous ?
Une partie de ces opĂ©rations a permis de stabiliser les marchĂ©s (aprĂšs la chute de Terra Luna en mai, plusieurs entreprises ont fait faillite, ndlr). Mais en dehors de cela, ces acquisitions vont nous permettre de nous renforcer aux Ătats-Unis et de continuer de gagner des parts de marchĂ©.
Pensez-vous racheter Robinhood ? Ce serait une bonne opération pour vous ?
Câest une excellente question ! Il y a deux maniĂšres pour une entreprise de se dĂ©velopper : soit elle achĂšte des entreprises soit elle continue de croĂźtre en interne. Le plus important est de continuer Ă croĂźtre, d'attirer des utilisateurs, quelle que soit la maniĂšre de le faire. Nous pourrions acheter une entreprise comme Robinhood, mais ce nâest pas ce que nous regardons dans lâimmĂ©diat. Notre dĂ©fi est de continuer de grandir avec de la croissance organique (grĂące au savoir-faire interne, ndlr).
OĂč en ĂȘtes-vous aujourdâhui ?
Nous avons dâexcellents chiffres. Nous faisons 6 fois plus de volumes que Coinbase alors que nous avons 20 fois moins dâutilisateurs (Coinbase revendique 80 millions d'utilisateurs, ndlr). Quand vous regardez ces chiffres, vous voyez bien quâil y a un fort potentiel.
Est-ce que vous avez dâautres cibles en tĂȘte ?
Oui plusieurs entreprises nous intéressent, notamment une ou deux, mais je ne peux pas vous dire lesquelles.
Est-ce quâil y a des entreprises en Europe ?
Oui bien sĂ»r ! Surtout en Europe. Nous avons dĂ©jĂ fait plusieurs investissements en Europe lâannĂ©e derniĂšre, qui nous ont surtout permis dâobtenir des agrĂ©ments dans plusieurs pays. Nous sommes Ă©videmment trĂšs attentifs Ă ce quâil se passe en Europe, et nous regardons les entreprises qui pourraient nous intĂ©resser. Si vous avez des idĂ©es, nâhĂ©sitez pas (rires).
Les exchanges europĂ©ens pourraient-ils ĂȘtre des cibles ?
Si leur adoption est substantielle, il est trĂšs certain que nous les suivront avec attention.
Comment voyez-vous lâEurope ?
Pour nous, lâEurope est un espace important. HonnĂȘtement, je voyais lâEurope un peu en retard, mais on sent quâil y a la volontĂ© de se dĂ©velopper et de revenir dans la course. Câest assez manifeste notamment sur la rĂ©gulation avec MiCA (Markets in Crypto-Assets) qui va dans le bon sens. Les choses avancent un peu partout en Europe, en France bien sĂ»r, aux Pays-Bas, en Allemagne et dans dâautres pays, et je pense que les choses vont continuer de sâamĂ©liorer.â
Pensez-vous installer votre siĂšge europĂ©en en France ? Binance et Crypto.com viennent de le faireâŠ
Ce sont des choses dont il faut que nous discutions encore. Il faut que nous soyons convaincus que câest la bonne solution. Mais oui cela fait partie des meilleures options.
Quâest-ce qui vous plaĂźt le plus en France ? La rĂ©gulation, lâĂ©cosystĂšme ?
Les deux sans aucun doute. Il y a un vrai Ă©cosystĂšme en France avec des start-up et plusieurs grands groupes. Paris est aussi un hub mondial pour la finance et un lieu de brassage, de passage, ce sont des Ă©lĂ©ments importants pour dĂ©cider oĂč installer notre siĂšge europĂ©en. Nous cherchons un lieu central pour nous installer, non seulement pour son emplacement mais aussi par le rĂŽle quâil joue. Il difficile de trouver plus central que la France et ParisâŠ
Que pensez-vous du discours trĂšs âpro-Web3â du gouvernement français ?
Câest trĂšs important de se sentir dĂ©sirĂ©, dâavoir des gouvernements qui veulent travailler avec vous.
Vous savez quâEmmanuel Macron essaye de pousser le Web3 en Europe. Pensez-vous que lâEurope pourrait prendre le leadership au niveau mondial ?
LâEurope a plein dâatouts, le jeu est trĂšs ouvert. Elle a toutes ses chances pour devenir leader devant lâAmĂ©rique et lâAsie.
On voit bien dans le contexte actuel quâil y a une bataille entre les exchanges pour devenir le plus gros acteur. Comment vous positionnez-vous ?
Il y aura toujours une bataille entre les exchanges pour monter sur le trĂŽne, pour ĂȘtre celui qui domine les autres et câest normal, câest la base de lâĂ©conomie, câest plutĂŽt sain. Nous devons ĂȘtre en compĂ©tition pour donner le meilleur. De mon point de vue, la meilleure maniĂšre de devenir leader, câest de continuer Ă travailler, de se focaliser sur le produit, de faire avancer la rĂ©gulation, lâadoption des cryptos.
Vous dites tous la mĂȘme choseâŠ
Tous les acteurs du secteur nâinnovent pas comme nous le faisons. Il y a une diffĂ©rence entre ceux qui innovent et ceux qui copient. Le plus important câest dâoffrir les meilleurs produits aux clients.
Quel est le meilleur service que vous avez lancé depuis le début de FTX en 2019 ?
Difficile de choisir⊠Nous avons des produits simples comme les actions américaines et aussi des produits plus complexes comme les ordres échelonnés ou le trading bots.
Toutes les plateformes dâĂ©changes ont leur stablecoin, sauf peut-ĂȘtre FTX. Pourriez-vous en lancer un ?
Oui, câest trĂšs probable. Nous savons comment crĂ©er un stablecoin. Nous rĂ©flĂ©chissons juste au meilleur partenaire pour le faire.
Ă quoi pourrait ressembler ce stablecoin ?
Ce que je peux vous dire, câest que vous entendrez rapidement parler de nous (rires).
Les plateformes comme FTX ont de plus en plus de clients avec une offre toujours plus large. Est-ce quâĂ termes vous nâallez pas remplacer les banques ?
Cela dĂ©pend beaucoup des pays. Aux Ătats-Unis, il y a une grande diffĂ©rence entre les banques et les autres institutions financiĂšres. Pour nous, câest plus intĂ©ressant de travailler avec des banques parce quâelles vont gĂ©rer une partie de la conservation, notamment des dollars, ce qui nous permet de nous concentrer sur lâessentiel, sur la tokenisation des actifs et la crĂ©ation de nouveaux produits. Dans dâautres pays, oĂč les banques sont moins puissantes, la situation est diffĂ©rente. LĂ -bas, les exchanges pourraient jouer un rĂŽle encore plus important.
Pourriez-vous devenir une banque ?
Ce nâest pas prĂ©vu, et puis la rĂ©gulation sur les banques est trĂšs contraignante. AprĂšs il ne faut jamais dire jamais. Dans lâimmĂ©diat, notre objectif est surtout dâoffrir la meilleure plateforme de trading possible et accessible Ă tous. Depuis le dĂ©but de lâannĂ©e, nous gĂ©rons pas mal de dossiers avec la CFTC (Commodity Futures Trading Commission) sur quelques-uns de nos produits, ça nous occupe bien.
En parlant de services, quâattendez-vous du partenariat avec Visa ?
Quand vous regardez les potentielles utilitĂ©s des cryptos, le paiement arrive trĂšs largement en tĂȘte. Câest une opportunitĂ© majeure. Aujourdâhui si vous regardez le fonctionnement des paiements, une grande partie passe par les cartes bancaires. Câest lâĂ©tat du marchĂ©. En sâassociant Ă Visa, on intĂšgre un peu plus les cryptos Ă lâĂ©conomie rĂ©elle, câest trĂšs excitant. Avec la carte Visa-FTX, vous pourrez dĂ©penser vos dollars, vos stablecoins ou vos bitcoins.
Vous allez surtout lancer ces cartes en AmĂ©rique du Sud oĂč il y a une vraie demande. Est-ce que ce serait possible en Europe ?
Absolument ! Nous regardons comment lancer ce type de produits en Europe et dans dâautres rĂ©gions du monde. Cela prend juste du temps, il faut avancer rĂ©gion par rĂ©gion.
La rĂ©glementation MiCA vient dâĂȘtre adoptĂ©e. Quâen pensez-vous ?
Câest trĂšs bien dâavoir une rĂ©gulation de ce type. Je suis sĂ»r que cela va profiter au secteur. Aujourdâhui lâĂ©cosystĂšme crypto europĂ©en est encore trĂšs fragmentĂ© avec des lĂ©gislations nationales et des rĂ©gulateurs qui ne partagent pas la mĂȘme vision du secteur.
Pensez-vous que les Ătats-Unis devraient adopter une lĂ©gislation de ce type ?
Dans lâidĂ©e oui, mais il y a diffĂ©rents points Ă prendre en compte. Il faut y aller progressivement. Les choses sont en train dâĂ©voluer sur le marchĂ© spot (marchĂ© au comptant), mais il nây a encore rien ou trĂšs peu sur les marchĂ©s de dĂ©rivĂ©s. Le SĂ©nat sâoccupe de la rĂ©glementation des nouveaux actifs comme les cryptos. Ils sont en train de travailler sur ces questions. Cela prend du temps, mais ce qui compte câest que ce soit clair pour lâĂ©cosystĂšme.
Quel est selon vous le point le plus intéressant dans MiCA ?
Je pense que câest justement le fait que les choses soient rĂ©gulĂ©es progressivement. Ăa aurait Ă©tĂ© un cauchemar que tous les actifs soient mis dans le mĂȘme sac. Donc je pense que câest le point le plus intĂ©ressant de MiCA. AprĂšs il faudra voir comment tout cela Ă©volue dans le temps.
Et sur lâAsie, comment voyez-vous les choses ?
Historiquement, lâAsie Ă©tait le centre de lâĂ©cosystĂšme crypto. Câest un peu moins vrai aujourdâhui, il y a eu un rééquilibrage au profit de lâOuest. Le Japon, la CorĂ©e du Sud ou Singapour sont encore trĂšs dynamiques, mais la dynamique nâest plus forcĂ©ment de leur cĂŽtĂ©, mĂȘme sâil faudra Ă©videmment compter sur lâAsie dans les annĂ©es Ă venir.
Est-ce que vous ĂȘtes toujours en train de lever des fonds ?
Tout Ă fait ! Nous travaillons dessus. Le contexte est toujours trĂšs important quand on veut faire des acquisitions. Nous avons dĂ©jĂ beaucoup de cash. Vous pouvez Ă©valuer le montant des liquiditĂ©s dont nous disposons Ă partir de diverses dĂ©clarations publiques, mais je peux vous dire que câest entre un et quatre milliards de dollars. FTX est trĂšs clairement en position de force pour faire des petites et moyennes acquisitions. Sur les grosses acquisitions, câest un peu diffĂ©rent, mais nous ne voulons pas dĂ©penser toute notre trĂ©sorerie.
Vu la situation sur les marchés, est-ce le bon moment pour faire des acquisitions ?
Ce nâest pas un moment Ă©vident. Il y a des avantages et des inconvĂ©nients. Notre objectif est de continuer de faire croĂźtre la valorisation de lâentreprise et les choses avancent bien. Nous allons boucler une opĂ©ration et ce sera sĂ»rement une extension de notre prĂ©cĂ©dente levĂ©e de fonds. Donc ce nâest certes pas un moment facile pour lever, mais sâil y a des opportunitĂ©s, il faut y aller.
Les investisseurs vous suivront-ils ?
Nous verrons bien !
Le rĂ©gulateur texan a ouvert une enquĂȘte sur votre activitĂ©. Que est le problĂšme ?
Je ne peux pas faire de commentaire en dĂ©tail, mais de ce que nous avons compris, on nous reproche dâavoir mal construit lâun de nos produits. Vu de lâextĂ©rieur, ça peut donner lâimpression que le produit nâest pas sĂ©curisĂ©, mais nous sommes 100% confiants.
Quel est ce produit ?
Je ne peux pas le dire.
Certains vous prĂȘtent des pratiques peu recommandablesâŠ
Nous nâutilisons pas les fonds de nos clients, nous ne faisons pas de prĂȘts avec leurs actifs, mais je pense effectivement que notre documentation peut ĂȘtre plus claire sur ce produit. Nous travaillons pour rĂ©soudre ce type de problĂšme, nous cherchons actuellement quelqu'un pour gĂ©rer ce produit et sa documentation. Cela permettra Ă tout le monde, y compris le rĂ©gulateur, de mieux comprendre ce que nous faisons.
Lors de la campagne prĂ©sidentielle, vous nâavez pas cachĂ© votre soutien Ă Joe Biden. Pourquoi ? Ătes-vous content de se politique sur les cryptos ?
Les politiques amĂ©ricains parlent encore assez peu des cryptos. Certaines propositions de loi vont jusquâau CongrĂšs et le rĂ©gulateur travaille aussi sur ces questions. Nous verrons bien comment les choses Ă©voluent.
En tout cas, je suis bien plus optimiste quâil y a un an. Jâavais peur quâaucune mesure rĂ©gulatrice ne soit mise en place, mais tout le monde a travaillĂ© pour que les choses avancent. Il faut voir ce que cela va donner. Si dans les mois qui viennent, les choses nâavancent pas sur la rĂ©gulation crypto et leur intĂ©gration Ă lâĂ©conomie rĂ©elle, ce sera une vraie dĂ©ception. Ce sera aussi une dĂ©ception si on encadre trop le secteur. Il faut protĂ©ger les utilisateurs sans trop brider un secteur qui est trĂšs innovant. La libertĂ© Ă©conomique est fondamentale.
2022 restera comme une année trÚs mouvementée. Comment voyez-vous 2023 ?
Je suis globalement trĂšs optimiste, Ă la fois sur la rĂ©gulation et les cas dâusage. Je pense que les choses vont sâaccĂ©lĂ©rer. Jâai dĂ©jĂ eu tort dans le passĂ©, on verra si cette fois câest Ă©galement le cas.
THE BIG FOCUS
ÂÂNFT : Comment Apple veut verrouiller lâAppStore
AprĂšs avoir autorisĂ© la vente de NFT via son magasin dâapplications, le gĂ©ant californien vient de colmater une brĂšche dans laquelle certains Ă©diteurs sâĂ©taient engouffrĂ©s.
Le Web3 ferait-il peur Ă Apple ? AprĂšs avoir publiĂ© fin septembre un cadre pour les dĂ©veloppeurs dâapplications qui souhaitaient proposer des NFT, le gĂ©ant đșđž a prĂ©cisĂ© en dĂ©but de semaine quâil Ă©tait dĂ©sormais interdit d'importer de âlâextĂ©rieurâ des NFT qui pourraient dĂ©bloquer des fonctionnalitĂ©s dans les jeux disponibles dans lâAppStore.
Autrement dit, le fabricant de lâiPhone nâest pas contre les NFT. Mais il faut que ces NFT soient acquis dans lâAppStore, et donc soumis Ă la commission de 30% prĂ©levĂ©e sur tous les achats (elle est plus faible pour les petites entreprises) - qui est contestĂ©e par de nombreuses entreprises. Exit donc les applications sur lesquelles on pouvait ajouter des NFT achetĂ©s ailleurs, comme, par exemple, via la place de marchĂ© OpenSea (oĂč la commission nâest que de 2,5%).Â
âApple nâa rien contre la blockchain, mais ils ne comptent pas sâasseoir sur la commission qui a fait le succĂšs de lâAppStoreâ, explique un bon connaisseur du secteur.
Plusieurs Ă©diteurs de jeux nous avaient confiĂ© ces derniĂšres semaines quâils comptaient profiter dâune brĂšche dans les conditions gĂ©nĂ©rales qui leur aurait permis dâimporter des NFT "externes" tout en profitant de lâAppStore et de son immense marchĂ© (188 milliards de dollars de revenus en 2021). âCela va nous pousser Ă revoir notre stratĂ©gie, mais nous nâirons jamais contre Apple, car câest lĂ que se situe le marchĂ© de masse du jeu mobileâ, confie lâun deux.
Mais pour certains acteurs, cette dĂ©cision sâapparente toutefois Ă une douche froide. âCâest contre-productif. Le modĂšle Ă©conomique est beaucoup moins viable avec une telle commissionâ, dĂ©plore Bilal El Alamy, fondateur de Dogami, un jeu virtuel Ă la croisĂ©e entre PokĂ©mon et Tamagotchi oĂč lâon Ă©lĂšve des chiens (qui sont des NFT) et qui peuvent rapporter des cryptos.
âApple veut aussi que toutes les transactions se fassent en euros ou en dollars, ce qui limite fortement les applications qui disposent dâune Ă©conomie interne basĂ©e sur un token communautaireâ, insiste-t-il.
Un secteur divisé
Pour un autre Ă©diteur, la publication de conditions plus prĂ©cises est âun mal pour un bienâ. âBeaucoup Ă©voluaient dans le flou avec la possibilitĂ© de se faire bannir Ă tout moment, au moins on sait dĂ©sormais comment ĂȘtre dans le cadre pour Ă©viter les risquesâ, tĂ©moigne-t-il.
On se demande toutefois si Apple, qui n'a pas souhaitĂ© faire de commentaire, ne veut tout simplement pas limiter le potentiel des NFT. Selon la nouvelle politique, les prix des NFT achetĂ©s dans les applications ne pourront pas varier Ă la revente. âSi ces actifs se transforment en stablecoins, leur potentiel sera fortement limitĂ©â, poursuit un Ă©diteur.
Câest le cas des jeux comme STEPN, qui propose dâacquĂ©rir des baskets en guise de NFT afin dâĂȘtre rĂ©munĂ©rĂ© en courant, et de globalement tous les modĂšles play-to-earn (un modĂšle qui consiste Ă gagner de lâargent en jouant)⊠Certaines baskets pouvaient se revendre Ă prix dâor đ€.
Est-il donc intĂ©ressant de passer par lâAppStore pour dĂ©velopper des jeux utilisant les NFT ? âLâAppStore est lâoutil dâĂ©vangĂ©lisation parfait et cette nouvelle politique va compliquer le dĂ©veloppement du *blockchain gamingâ,* insiste un acteur du secteur. Mais câest aussi peut-ĂȘtre lâopportunitĂ© de se recentrer sur la valeur essentielle quâest lâexpĂ©rience de jeu en elle-mĂȘme, et non la recherche de gains financiers.
ÂÂÂ