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TBW #40 : la "Positive Attitude" pour 2023 😎

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Retrouvez toutes les informations de la 40e newsletter Premium de The Big Whale.

THE BIG NEWS

NOS INFORMATIONS EXCLUSIVES

👉 PSAN : la crainte d'une accĂ©lĂ©ration du calendrier

L’annĂ©e 2023 aurait sans doute pu mieux commencer pour les entreprises cryptos đŸ‡«đŸ‡·. Juste avant les fĂȘtes et pour rĂ©pondre au scandale FTX, le sĂ©nateur HervĂ© Maurey (UDI, centre droit), a fait adopter un amendement qui impose Ă  tout acteur voulant exercer la profession de prestataire de services sur actifs numĂ©riques (PSAN) d’obtenir un “agrĂ©ment” de l’AutoritĂ© des marchĂ©s financiers (AMF) au plus tard le
 1er octobre 2023.

Jusqu’à prĂ©sent, les entreprises cryptos ne doivent obtenir qu'un “enregistrement”.

La mesure, qui doit maintenant ĂȘtre soumise au vote des dĂ©putĂ©s Ă  l’AssemblĂ©e nationale le 24 janvier, est fortement critiquĂ©e pour deux raisons : d’abord parce que cette obligation Ă©tait dĂ©jĂ  prĂ©vue par le rĂ©glement europĂ©en MiCA, qui entrera en vigueur en 2024. Puis, et surtout, parce que ce texte rĂ©duit fortement les dĂ©lais d’adaptation.

Actuellement, il est prĂ©vu que les entreprises disposent de 12 mois Ă  partir de cette date (18 mois si elles sont dĂ©jĂ  enregistrĂ©s au niveau national) pour s’y conformer. Cela avancerait donc le calendrier de deux ans pour certaines. “Avec cette loi, beaucoup de start-up ne pourront pas avoir l’agrĂ©ment en temps voulu”, souligne un acteur tricolore.

Le problĂšme de dĂ©lais vient du manque d’effectifs de l’AMF qui n’a pas les moyens de traiter tous les dossiers. Selon nos informations, une rĂ©union d’urgence a Ă©tĂ© organisĂ©e le 22 dĂ©cembre avec l’AMF, la direction gĂ©nĂ©rale du TrĂ©sor (rattachĂ©e Ă  Bercy) et les reprĂ©sentants de l’Association pour le dĂ©veloppement des actifs numĂ©riques (Adan).

L’idĂ©e de la rĂ©union Ă©tait de voir comment Ă©viter que des start-up soient pĂ©nalisĂ©es par cette potentielle nouvelle rĂ©glementation. Mais la rĂ©union n’a pas dĂ©bouchĂ© sur grand-chose. “On s’est retrouvĂ©s face Ă  un mur”, glisse un participant du cĂŽtĂ© de l’Adan. En attendant le vote du 24 janvier, les tractations politiques s’annoncent (trĂšs) chaudes.

THE BIG STORY

Web3 : les 10 tendances Ă  suivre en 2023

Si 2022 a Ă©tĂ© essentiellement marquĂ©e par la baisse des marchĂ©s et quelques gros crashs, la technologie et les projets n’ont pas disparu. On revient sur les thĂ©matiques et sujets chauds qui vont animer 2023.

1/ Retour Ă  l’essentiel : self-custody et vie privĂ©e

Comme l’ont prouvĂ© les Ă©vĂ©nements rĂ©cents, il ne suffit pas de se revendiquer de la “crypto” ou du “Web3 pour ĂȘtre meilleurs que les acteurs de la finance traditionnelle. Loin de lĂ  ! L’effondrement de l’écosystĂšme Terra/Luna a conduit Ă  la faillite de la sociĂ©tĂ© de prĂȘts cryptos Celsius et du fonds Three Arrows qui ont, eux-mĂȘmes, accĂ©lĂ©rĂ© la chute de FTX en novembre, rĂ©vĂ©lant au grand jour un systĂšme complĂštement sclĂ©rosĂ©.

En attendant de savoir si le pire est passé (on en reparle plus bas dans le Big Focus), cette débùcle de la finance centralisée (CeFi) a mis la focale sur un sujet brûlant : la conservation en propre de ses cryptomonnaies.

Le seul moyen pour Ă©viter de perdre ses fonds reste de conserver soi-mĂȘme ses cryptos 💡

C’est la philosophie du Web3 basĂ©e sur la dĂ©centralisation et la reprise en main de nos donnĂ©es et de notre argent. C’est en partie ce qui a poussĂ© Ă  la crĂ©ation d’un certain
 Bitcoin.

Il n’y a pas 36 solutions pour assurer soi-mĂȘme la conservation de ses cryptos : soit avec des wallets non-custodial (MetaMask, Spot, Rabby, etc.) ou des hardware wallets (Ledger). Signe qui ne trompe pas, tous ces acteurs ont vu leur activitĂ© grimper ces derniers mois.

“Nous avons atteint des chiffres historiques”, confirme le patron de Ledger, Pascal Gauthier. Idem du cĂŽtĂ© de Spot ; dans une interview, le cofondateur de la start-up, Édouard Steegmann, nous a confiĂ© avoir dĂ©passĂ© les 500.000 tĂ©lĂ©chargements.

Il ne faut Ă©videmment pas ĂȘtre naĂŻf. Conserver en propre ses cryptomonnaies n’est pas simple et il y a des risques : une mauvaise manipulation peut vous faire tout perdre 😒

La protection de la vie privĂ©e, qui avait Ă©tĂ© un peu oubliĂ©e ces derniers temps, devrait Ă©galement occuper une place importante. Les rĂ©actions face Ă  la condamnation de l’un des dĂ©veloppeurs de Tornado Cash (un outil qui permet d’anonymiser les transactions) et le changement des conditions d’utilisation de MetaMask (qui collecte les adresses IP de ses utilisateurs) ont montrĂ© Ă  quel point le sujet est sensible.

Le retour en force des cryptos spécialisées dans les transactions anonymes est aussi un indicateur. Le Monero (XMR) fait actuellement un retour remarqué dans le classement des plus grosses capitalisations du secteur.

2/ L'intĂ©rĂȘt de la DeFi n'est plus Ă  prouver

Le scandale FTX est sans doute la meilleure publicitĂ© dont la finance dĂ©centralisĂ©e (DeFi) aurait pu rĂȘver. Si tout n’est Ă©videmment pas parfait, elle apporte de la transparence lĂ  oĂč la finance centralisĂ©e (CeFi) est particuliĂšrement opaque.

On pense bien sûr aux échangeurs décentralisés comme Uniswap, dont les volumes mensuels oscillent réguliÚrement entre 30 et 50 milliards de dollars malgré la chute des cours.

Preuve qu’Uniswap a le vent en poupe, son activitĂ© a momentanĂ©ment Ă©tĂ© supĂ©rieure Ă  celle de Coinbase aprĂšs l’épisode FTX. Et sur certaines grandes paires, sa liquiditĂ© est Ă©galement plus importante que sur Binance.

Soyons clairs, Uniswap ne sera pas utilisĂ© dĂšs demain par des dizaines de millions de personnes, mais le protocole a fait des progrĂšs en termes de simplicitĂ©. Depuis dĂ©cembre, il est possible d’acheter directement des cryptos sur Uniswap par carte bancaire ou virement (via un prestataire). Uniswap s’est Ă©galement ouvert Ă  l’échange de NFTs, ce qui pourrait attirer d’autres utilisateurs.

“L'environnement post-FTX est favorable Ă  la DeFi et on devrait continuer Ă  voir des innovations avec des acteurs dĂ©centraliss plus performants, davantage de produits utilisant les couches secondaires d’Ethereum (voir partie n°7) et mĂȘme des options (produits financiers qui permettent de se couvrir contre les risques de volatilitĂ©)”, explique Stanislas BarthĂ©lĂ©mi, expert crypto pour le cabinet KPMG.

Cette Ă©volution devrait permettre l’émergence de Bourses dĂ©centralisĂ©es dotĂ©es d’un carnet d’ordres et de contrats Ă  terme. Les projets DYDX et GMX semblent les plus avancĂ©s en la matiĂšre.

On suivra également avec attention le changement de stratégie de MakerDAO, qui investit désormais une trÚs grande partie de sa réserve dans des actifs du monde réel, notamment des obligations souveraines américaines.

Ce choix peut sembler Ă©tonnant pour un acteur de la DeFi, mais il se rĂ©vĂšle assez intĂ©ressant quand il s’agit de proposer des rendements dans un environnement oĂč les cryptos n’en offrent plus beaucoup.

Le stablecoin dĂ©centralisĂ© de MakerDAO, le DAI, devrait bientĂŽt voir arriver un concurrent de taille avec le GHO, le futur stablecoin sur-collatĂ©ralisĂ© du protocole de prĂȘts Aave. On ignore encore sa date de lancement, mais il pourrait offrir un coup de fouet Ă  son Ă©cosystĂšme en renforçant le modĂšle Ă©conomique d’Aave.

3/ Restaurer la confiance dans la CeFi

L’objectif pour les plateformes d’échange centralisĂ©es sera de rĂ©tablir la confiance.

Beaucoup de clients ont Ă©tĂ© Ă©chaudĂ©s par la chute brutale de FTX et l’épisode - catastrophique - autour des preuves de rĂ©serve n’a pas convaincu grand monde
 Plusieurs plateformes ont prĂ©sentĂ© comme un audit de leurs comptes, ce qui n’était qu’un document interne ne concernant qu’une partie de leur rĂ©serve. Il n’y avait mĂȘme pas le passif


Le cas le plus symbolique est celui de Binance. Le cabinet Mazars, qui travaillait avec le leader mondial du secteur, a décidé de suspendre son contrat. Un autre acteur du secteur, Armanino LLP (auditeur de la branche américaine de FTX), a quant à lui décidé de se retirer des cryptos.

Tout le monde n’a Ă©videmment pas quittĂ© le navire. Plusieurs membres de ce que l’on appelle le “Big 4” (Deloitte, EY, KPMG et PWC) travaillent sur les sujets cryptos et Web3.

Coinbase est auditĂ© par Deloitte tandis que Bitfarms est auditĂ© par PWC. Le point commun entre ces deux groupes ? Ils sont cotĂ©s en Bourse et soumis Ă  d’importantes contraintes rĂ©glementaires comme, par exemple, l'obligation de publier leurs comptes chaque trimestre. Un Ă©lĂ©ment qui change tout, car Binance ou Cryptocom ont fixĂ© eux-mĂȘmes le cadre de leur “preuve de rĂ©serve”.

Les plateformes ont d’autant plus intĂ©rĂȘt Ă  changer de braquet que certains courtiers (Bitpanda, Trade Republic, etc.) pourraient leur piquer des parts de marchĂ© : s’ils sont plus chers en commissions, ils ont l’avantage de prĂ©senter plus de garanties ; ils sont nombreux Ă  ĂȘtre auditĂ©s et soumis Ă  des rĂ©glementations plus contraignantes. Un point important, car selon nos informations l’organisation de Binance a Ă©tĂ© jugĂ©e “beaucoup trop complexe” par plusieurs cabinets.

4/ Binance en situation quasi-monopolistique

La chute de FTX n’a pas seulement provoquĂ© des pertes colossales. Elle a aussi fait disparaĂźtre l’un des principaux concurrents de Binance, si ce n’est LE principal.

Pour vous donner une idĂ©e, le groupe de Changpeng Zhao dĂ©passe dĂ©sormais les 75% de part de marchĂ© (en volumes traitĂ©s en janvier), un niveau qu’il n’a jamais atteint ! 😳

À ce jour, le concurrent le plus sĂ©rieux de Binance est aussi celui qui offre le modĂšle le plus diffĂ©rent, Ă  savoir Coinbase. L’entreprise amĂ©ricaine est cotĂ©e Ă  Wall Street depuis avril 2021, ce qui la rend comptablement beaucoup plus sĂ»re, mais n'est pas sans consĂ©quence. Depuis la faillite de FTX et la baisse des marchĂ©s, le taux de certaines des obligations de Coinbase s’est envolĂ© au-dessus des 12% !

Le cours de son action a Ă©galement Ă©tĂ© divisĂ© par 10 (oui 10 !) depuis son introduction. Le groupe de Brian Armstrong ne pĂšse actuellement plus “que” 8 milliards de dollars - son plus bas historique, ce qui fait dire Ă  certains que la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine serait devenue une "proie" pour d'autres. "Quid d’une OPA hostile de Coinbase par JP Morgan ? Tout cela est envisageable, ça n’est pas de la finance fiction", explique Jean-Marie Mognetti, CEO et cofondateur de CoinShares, qui est l'un des plus gros gestionnaires d'actifs crypto en Europe.

La stabilitĂ© de Coinbase est cruciale pour l’univers crypto, car la sociĂ©tĂ© assure la conservation de 10% des bitcoins en circulation.

En Europe, on s’attend Ă  ce que des plateformes prennent le leadership Ă  la faveur d’une organisation “MiCA compatible”, du nom de la future rĂ©glementation europĂ©enne.

L’une de ces plateformes pourrait ĂȘtre Kraken. Les efforts de la sociĂ©tĂ© en termes de transparence ne sont pas passĂ©s inaperçus auprĂšs des rĂ©gulateurs. Selon nos informations, la plateforme amĂ©ricaine (qui fait figure de pionnier du secteur) serait en bonne voie pour ĂȘtre l’un des premiers gĂ©ants Ă  obtenir l’agrĂ©ment europĂ©en.

Les plateformes d’origine europĂ©enne (Bitstamp, Paymium, etc.) restent en embuscade, mais affichent des volumes beaucoup plus modestes.

5/ Mise en place de MiCA en Europe

AprĂšs une annĂ©e d’intenses nĂ©gociations entre les diffĂ©rents membres de l’Union europĂ©enne, le rĂšglement MiCA, qui va donner un cadre aux cryptos pour ses 27 pays membres, va enfin pouvoir ĂȘtre dĂ©finitivement votĂ©. Le vote est prĂ©vu pour fĂ©vrier đŸ—“ïž

À partir de ce vote, les plateformes d’échange - qui sont les premiĂšres concernĂ©es par ce nouveau cadre - pourront commencer les grands chantiers. Le but est de se mettre en ordre de bataille pour obtenir l’agrĂ©ment “obligatoire” qui leur permettra d’exercer leur activitĂ© partout en Europe.

L’entrĂ©e en vigueur de MiCA est prĂ©vue pour 2024, mais toutes les entreprises auront 12 mois pour se mettre en conformitĂ©, avec une tolĂ©rance de 18 mois pour celles qui sont dĂ©jĂ  enregistrĂ©es localement.

Il subsiste encore une inconnue sur ce calendrier, car les retombĂ©es politiques de l’affaire FTX pourraient contraindre les acteurs Ă  se mettre en conformitĂ© plus tĂŽt que prĂ©vu. En France, un amendement est actuellement en discussion au Parlement pour que l’agrĂ©ment soit obligatoire dĂšs octobre 2023 (voir l’indiscret au-dessus).

L’agrĂ©ment est beaucoup plus contraignant pour les plateformes, notamment sur la protection des Ă©pargnants. Celles qui comptent plus de 15 millions d’utilisateurs (Binance principalement) devront prĂ©senter un ratio de fonds propres relativement important.

6/ L’issue du procùs Ripple aux États-Unis

L’annĂ©e qui vient sera celle de la dĂ©libĂ©ration dans l’affaire qui oppose la sociĂ©tĂ© Ripple Ă  la SEC, le gendarme financier amĂ©ricain, qui lui reproche depuis 2020 d’avoir vendu illĂ©galement des titres financiers en Ă©mettant sa propre cryptomonnaie : le XRP.

Si on vous parle de ce sujet, c’est qu’au-delĂ  du cas de Ripple, ce procĂšs pourrait avoir un impact sur tout le secteur. “En cas de dĂ©cision favorable pour la SEC, la plupart des tokens qui existent sur le marchĂ© seraient traitĂ©s de la mĂȘme façon”, explique l’avocat Victor Charpiat. En clair : tous ceux qui avaient des tokens “prĂ©-minĂ©s” pourraient devenir illĂ©gaux sur le sol amĂ©ricain. Cela exclut donc Bitcoin et probablement Ethereum
 mais c’est Ă  peu prĂšs tout.

Les consĂ©quences concrĂštes d'une telle dĂ©cision seraient importantes : “Si ces projets ne se mettaient pas en conformitĂ© (en payant de lourdes amendes et en acceptant la mise sous tutelle de la SEC, ndlr), l’achat et la vente de leurs tokens serait interdit sur toutes les plateformes visant le public amĂ©ricain”, insiste Victor Charpiat.

La conclusion de l’affaire est attendue au cours du premier semestre. Ripple a d’ores et dĂ©jĂ  dĂ©clarĂ© que l’entreprise irait s’établir dans un autre pays en cas de condamnation. Une opportunitĂ© pour l’Europe ?

7/ L’avùnement des couches secondaires d’Ethereum

Si l’annĂ©e 2021 a pu semer le doute sur la domination d’Ethereum en tant que principal plateforme de smart contrats, les derniers mois ont permis de pas mal clarifier les choses.

Sans le soutien financier de FTX-Alameda, il sera trĂšs compliquĂ© pour l’écosystĂšme Solana de rattraper son retard sur le leader. Ethereum concentre actuellement 60% de la valeur immobilisĂ©e dans la finance dĂ©centralisĂ©e et son passage en septembre Ă  la preuve d’enjeu (qui a fait chuter sa dĂ©pense Ă©nergĂ©tique de plus de 99%) a Ă©liminĂ© son problĂšme principal aux yeux des acteurs institutionnels. "La rĂ©ussite du merge et l’arrivĂ©e du "Shanghai update" (on en parle plus bas) va asseoir la domination d’Ethereum", souligne Jean-Marie Mognetti.

Pour les utilisateurs particuliers, les frais de transaction d’Ethereum restent encore un obstacle majeur mais les solutions de couche secondaire (layer 2) ont connu une percĂ©e spectaculaire ces derniers mois.

Que ce soit avec Polygon (utilisĂ© pour le NFT de The Big Whale 🐳), Arbitrum ou Optimism, il est dĂ©sormais possible d’accĂ©der Ă  tout l'univers d’Ethereum Ă  des frais rĂ©duits. L’annĂ©e 2023 pourrait bien ĂȘtre la leur car plusieurs projets ont prĂ©vu d’émettre leur propre token, ce qui devrait attirer Ă©normĂ©ment de liquiditĂ©s. Le plus attendu est sans doute celui de StarkNet.

“Les layers 2 vont continuer de s’amĂ©liorer et de dĂ©centraliser leur gouvernance. Nous devrions progressivement voir leur usage prendre le pas sur les autres layers 1”, estime Stanislas BathĂ©lĂ©mi de KPMG.

“Leur marge de progression est importante car la mise Ă  jour d’Ethereum EIP-4844, qui n’est pas prĂ©vue avant 2024, doit permettre de rĂ©duire encore un peu plus leurs frais”, ajoute-t-il. Ca promet !

8/ Le vrai démarrage de la GameFi ?

Tout n’a pas Ă©tĂ© simple pour les acteurs des jeux blockchains. L’un des plus connus, Axie Infinity, n’a pas rĂ©ussi Ă  crĂ©er un jeu vraiment durable et amusant (son systĂšme repose quasi-uniquement sur l’achat de tokens et la spĂ©culation), mais de nouvelles tentatives devraient voir le jour ces prochains mois.

“Certaines expĂ©riences comme Illivium, Ember Sword et Treeverse sont prometteuses et bien loin de la hype d’Axie Infinity”, souligne Stanislas BarthĂ©lĂ©mi.

L’exemple Ă  suivre est probablement Sorare, qui est parvenu Ă  crĂ©er un jeu rĂ©ellement fun et dont les joueurs peuvent profiter sans forcĂ©ment investir de l’argent. N’oublions pas qu’un jeu sert avant tout à
 s’amuser !

Si Ubisoft n’avait pas rĂ©ussi Ă  dĂ©chaĂźner les foules aprĂšs l’introduction de NFTs dans son jeu Ghost Recon, d’autres grands Ă©diteurs, peut-ĂȘtre plus compatibles avec le sujet (on publie quelque chose Ă  ce sujet la semaine prochaine 👀), sont dĂ©jĂ  dans les starting-blocks.

9/ L’émergence des rĂ©seaux sociaux dĂ©centralisĂ©s

Chez The Big Whale, nous n’allons pas vous le cacher, nous sommes trĂšs excitĂ©s Ă  l’idĂ©e de voir se dĂ©velopper des rĂ©seaux sociaux dĂ©centralisĂ©s đŸ”„

Plusieurs tentatives avaient dĂ©jĂ  rencontrĂ© un petit succĂšs ces derniĂšres annĂ©es (Mastodon notamment), mais l’arrivĂ©e de Lens Protocol pourrait donner un vrai coup d’accĂ©lĂ©rateur au secteur. Ce dernier, conçu par des Ă©quipes proches d’Aave, apporte la brique technologique qui permet de dĂ©velopper des outils sociaux Ă  la sauce Web3.

Le principe est assez simple : en s'inscrivant, on obtient un NFT qui remplace les traditionnels identifiant et mot de passe. C’est en quelque sorte votre carte d’identitĂ© numĂ©rique et celle-ci “s’amĂ©liore” avec votre utilisation.

Un exemple : les personnes qui vous suivent ne sont pas liĂ©es Ă  la plateforme sociale, mais Ă  votre NFT. L’avantage de ce systĂšme est que vous ne pouvez pas perdre votre communautĂ© et vos contenus.

À ce jour, c’est Lenster, sorte de Twitter dĂ©centralisĂ© conçu sur Lens, qui offre l’une des meilleures expĂ©riences et permet d’entrevoir de nouveaux modĂšles Ă©conomiques pour les crĂ©ateurs de contenus. Lenster permet de recevoir des rĂ©compenses en cryptos en publiant des posts ou en partageant ceux des autres. 

Ce systĂšme ouvre pas mal de perspectives et d’associations possibles entre la DeFi et la “DeSo” (rĂ©seaux sociaux dĂ©centralisĂ©s). “Je crois beaucoup Ă  la combinaison de ces deux infrastructures”, indique Stanislas BarthĂ©lĂ©mi de KPMG.

L’écosystĂšme DeSo est encore balbutiant et s’articule autour de trois catĂ©gories principales : les applications qui relĂšvent de l’interface utilisateur (comme Lenster ou Phaver), celles qui gĂšrent l’infrastructure des relations et des publications (comme Lens) et enfin celles qui assurent le stockage des photos ou vidĂ©os (Arweave, Infura IPFS).

10/ Comment ne pas citer Bitcoin ?

En dĂ©pit de la baisse des cours, qui est cyclique, Bitcoin ne cesse de se dĂ©velopper. Les raisons de ce “succĂšs” varient selon les gĂ©ographies. Dans certains pays, il est un produit d’investissement et mĂȘme de spĂ©culation, dans d’autres il permet d’accĂ©der Ă  des services financiers ou de lutter contre l’inflation, comme le souligne le dernier rapport de Chainalysis.

Le Bitcoin pourrait profiter d’une attractivitĂ© supplĂ©mentaire ces prochains mois avec la concrĂ©tisation des projets de monnaies numĂ©riques de banque centrale (la BCE doit livrer ses conclusions d’ici cet Ă©tĂ©). Il est intĂ©ressant de constater que dans beaucoup de pays oĂč des initiatives similaires ont Ă©tĂ© lancĂ©es (Nigeria notamment), Bitcoin a profitĂ© de la vague “anti-cash”.

Il faut toutefois rester vigilant sur l’industrie du minage, qui est le cƓur du systĂšme, dont les difficultĂ©s financiĂšres s’accumulent en raison de la chute des cours et de la hausse des tarifs de l’énergie partout dans le monde âšĄïž

Qu’on se rassure, la puissance de calcul informatique qui protĂšge le rĂ©seau est nĂ©anmoins 40% plus importante qu’il y a deux ans. L'avĂšnement d’un monde oĂč l’électricitĂ© est durablement plus chĂšre pourrait pousser les mineurs Ă  se tourner davantage vers des sources renouvelables qui ont l’avantage d’ĂȘtre plus abordables, mĂȘme si elles sont parfois plus difficiles Ă  maĂźtriser. Selon l’universitĂ© de Cambridge, les mineurs utilisaient en 2022 environ 25% d’énergies renouvelables dans leur mix.

THE BIG FOCUS

Ça chauffe pour DCG

Le géant américain, qui est pris dans la chute de FTX via sa filiale Genesis, est de plus en plus sous pression.

‍D’habitude ce genre d’échange a lieu en privĂ©, mais, cette fois-ci, Cameron Winklevoss a dĂ©cidĂ© de la jouer autrement. Dans un tweet publiĂ© lundi, le co-fondateur de la plateforme amĂ©ricaine Gemini a interpellĂ© Barry Silbert, le patron de Digital Currency Group (DCG), en l’accusant d’avoir dĂ©tournĂ© l’argent de “centaine de milliers de personnes” dans le cadre de la faillite de FTX.

Ce tweet a aussitÎt déchaßné une montagne de réactions et poussé Barry Silbert à sortir du bois qui a réfuté ces accusations. Mais que se passe-t-il vraiment ?

On fait le point 🔍‍

👉 D’oĂč vient l’affaire ?‍

Tout a commencĂ© le 16 novembre. Ce jour-lĂ , la sociĂ©tĂ© de prĂȘts cryptos Genesis annonce le gel des retraits sur sa plateforme dont une partie des fonds est partie en fumĂ©e avec la chute de FTX (le 11 novembre).

Genesis n’est pas un petit acteur. Cette filiale de DCG gĂšre plusieurs milliards de dollars pour le compte d’entreprises, de fonds et de plateformes. Gemini Ă©tait l’une d’elles et travaillait avec Genesis pour offrir des produits de rendement Ă  ses clients ; 8% par an. 

En novembre, Barry Silbert s’est engagĂ© Ă  aider financiĂšrement la filiale de son groupe afin que les retraits sur Genesis reprennent. Sauf qu’il ne s’est rien passĂ© depuis. Les 340.000 clients de Gemini n’ont pas accĂšs Ă  leurs fonds Ă©valuĂ©s Ă  presque un milliard de dollars ! đŸ«Ł

Une plainte a Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e fin dĂ©cembre contre Gemini, d’oĂč le tweet de Cameron Winklevoss.‍

👉 Quel est le problùme ?‍

Outre le fait que DCG n’a pas aidĂ© sa filiale Genesis, on a appris, entre-temps, que Genesis avait prĂȘtĂ© de l’argent à
 DCG. Un Ă©lĂ©ment que pointe justement Cameron Winklevoss. Selon lui, DCG aurait dĂ©tournĂ© l’argent des clients de Gemini.

“C’est une situation qui n’est pas sans rappeler celle de FTX avec Alameda”, pointe l’avocat Victor Charpiat.

Le but de Cameron Winklevoss est de mettre le plus de pression possible sur Barry Silbert pour qu’il recapitalise Genesis. Il lui a laissĂ© jusqu’au 8 janvier pour le faire, sans quoi il promet que l’affaire se rĂ©glera devant les tribunaux.

L’une des cartes que Gemini pourrait jouer est celle de la proximitĂ© financiĂšre entre Genesis et DCG - Ă©change d'argent - pour dire que c'est la mĂȘme sociĂ©tĂ© et forcer DCG Ă  payer. “Ca peut se tenter mĂȘme si ce n’est pas simple Ă  prouver”, souligne Victor Charpiat.‍

👉 DCG peut-il s’effondrer ?‍

Impossible Ă  ce stade de le savoir. Ce qui est sĂ»r, c’est que DCG ne semble pas disposer du cash suffisant sinon la situation aurait sans doute dĂ©jĂ  Ă©tĂ© rĂ©solue.

Certains expliquent que si DCG ne peut pas payer, une autre option serait peut-ĂȘtre de pousser la sociĂ©tĂ© Ă  vendre ses positions au sein d’une autre de ses filiales, Grayscale. CrĂ©Ă©e en 2013, cette sociĂ©tĂ© est tout simplement le plus gros gestionnaire d’actifs crypto de la planĂšte (plus de 50 milliards de dollars).

“C’est leur vache à lait”, confirme le responsable d’un fonds. Mais c’est encore une option secondaire et on ignore à quel point les poches de Grayscale sont profondes.


Cette Ă©dition a Ă©tĂ© prĂ©parĂ©e avec ❀ par RaphaĂ«l Bloch et GrĂ©gory Raymond. The Big Whale est un mĂ©dia libre et indĂ©pendant. En nous soutenant, vous participez Ă  son dĂ©veloppement.
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